Odilon-Jean Périer

  • Les pieds nus de ma poésie
    Ont peu de poids
    Cherche la trace de ses pas
    Sur cette eau tranquille
    Comme un visage éclairé

    Toute puissance agenouillée
    Chanson matinale

    Il brille
    Une étoile toute nouvelle
    Et la chanson la plus belle...

  • Amour dont je chéris la fourrure mouillée
    quand remue à ton cou ce minable ornement,
    laisse-moi du beau corps que tu meus sagement
    peindre la vraie image austère et dépouillée.

    Je t'emporte avec moi, masque de porcelaine,
    silencieux esprit de la rue en été....

  • Le corps fermé comme une jeune rose
    Celle qu'Amour ne désunissait pas
    Qui disposait pour nous entre les choses
    L'oeuvre excellente et pure de ses pas

    Dont les cheveux donnaient le goût de vivre
    Et dont les mains faisaient le pain doré
    - N'était-ce rien qu...

  • A Marcel Arland

    Que m'importe de vivre heureux, silencieux,
    Un nuage doré pour maison, pour patrie.
    Je caresse au hasard le corps de mon amie,
    Aussi lointaine, hélas ! et fausse qu'elle veut.

    Qui êtes-vous enfin ? qui parle ? - et qui m'écoute ? -
    Un...

  • " La terre montre au ciel ce qu'elle a de plus beau. "
    Simon Senne.

    A Robert De Geynst


    Il pleut. je n'ai plus rien à dire de moi-même
    Et tout ce que j'aimais, comme le sable fin
    Sans peser sur la plage où les vents le dispersent
    (Amour dont je...

  • J'ai abîmé l'enfant de votre coeur
    (Y fallait-il cette présence triste ?)
    Mais, évadé, sourire sans grandeur,
    Comment prouver que tout ce Monde existe ?

    - Et toi, mon corps, enfant que j'abandonne,
    Par tous tes sens tu montres des désirs !
    - Et toi,...

  • L'oeil terrible d'un dieu s'est ouvert à mon front :
    Que je vois bien la vie au fond de ma blessure !
    Et comme un loup marqué de honteuses morsures,
    Je porte, clair regard, le faix de tes rayons.

    - J'ai cherché ma patrie avec sincérité
    Dans ses villes, son ciel...

  • Ma ville a des chemins serrés comme des herbes
    S'écoulant le long d'elle et recouvrant son corps.
    Tous également purs, également superbes,
    Ces fleuves bigarrés n'ont pas besoin de ports.

    Chaque jour, je le crois, contient une marée
    Qui grandit et m'enlève, ô...

  • Le gazon nourri des vertes banlieues,
    Ma forêt d'amour aux chemins vernis,
    Sont tout pénétrés d'une pâte bleue
    - D'un azur solide où planter des nids.

    Fuyons les pays que leur gloire encombre
    (Quel désert superbe on ferait ici)
    Nous irons au bois fouler...

  • Les fontaines ornées d'écume et d'armes blanches
    Les fontaines, ce soir, parlent à haute voix

    La vitre des cafés
    Murmure, où la buée, les baisers se mélangent
    Le souffle de l'amour et les lèvres mouillées
    Que je goûte sur toi.

    Douces choses, ce soir...