Sarcasme

Quand les vents de Gwalarn soufflent avec furie,
Sur le dur continent, des effluves de mer,
Le vieil Arré geignant, millénaire manie,
Hume discrètement quelque parfum amer.

Cet humble souvenir évoque la magie
Des temps audacieux d’avant l’âge de fer,
Où l’homme combattant sauvegardait sa vie,
Ne pouvant encourir que des rigueurs d’hiver.

Mais l’Arré, paternel au vent qui tonitrue,
Raconte qu’ici-bas chaque chose se mue,
Que des langes, parfois, se surprennent linceul,

Qu’à des êtres errants, il offrit maints asiles
Et que, depuis longtemps, devenus des fossiles,
Ils dorment à jamais et connus de lui seul.

Collection: 
1927

More from Poet

  • Ô beaux rêves passant dans cette brise ailée
    Qui met de grands frissons dans les doux ajoncs d’or,
    Retenez, un instant, l’haleine parfumée
    De l’enchanteur passé de la terre d’Arvor.

    Puisse le vent cinglant les landes de l’Arrée...

  • Quand les vents de Gwalarn soufflent avec furie,
    Sur le dur continent, des effluves de mer,
    Le vieil Arré geignant, millénaire manie,
    Hume discrètement quelque parfum amer.

    Cet humble souvenir évoque la magie
    Des temps audacieux d’avant l’âge de fer,
    Où l’...

  • Dans le silence où rien, par ce soir, ne palpite,
    De belles vox, soudain, ont surgi des échos ;
    À cet appel fervent, le doute lourd s’effrite,
    S’efface dans l’église au bruit de mes sabots.

    Alors, dans la pénombre, où conversent des âmes,
    Auréolant le rêve au gré...

  • Courbé sur son pen-baz de chêne,
    Le vagabond par les chemins,
    Sent sa noire besace pleine
    De cauchemars et de chagrins.
    Il a si peur de la police
    Qu’il en tremble, le malheureux.
    Il faut pour l’ordre qu’on sévisse…
    Allons, décampez, vous, les gueux !...

  • Je m’ennuie, je m’ennuie
    Sans la pluie.
    Je déteste ce ciel où luit trop de soleil
    Et ces rochers osant se teinter de vermeil.
    Moi, j’aime voir...