André Chénier

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    « Sa langue est un fer chaud. Dans ses veines brûlées
    Serpentent des fleuves de fiel. »
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    Quand d’un souffle jaloux la Parque meurtrière
    Viendra de mon flambeau dissiper la lumière,
    Si tu viens près de moi, sur mon lit de douleur
    Ta présence pourra répandre des douceurs.
    Pour apaiser l’effroi que cet instant réveille,
    Que le son de ta voix flatte...

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    Quand au mouton bêlant la sombre boucherie
    Ouvre ses cavernes de mort,
    ...

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    « Ma belle Pannychis, il faut bien que tu m'aimes ;
    Nous avons même toit, nos âges sont les mêmes.
    Vois comme je suis grand, vois comme je suis beau.
    Hier je me suis mis auprès de mon chevreau ;
    Par Pollux et Minerve ! il ne pouvait qu'à peine
    Faire arriver...

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    Où sont ces grands tombeaux qui devaient à jamais
    D’une épouse fidèle attester les regrets ?
    L’herbe couvre Corinthe, Argos, Sparte, Mycènes ;
    La faux coupe le chaume aux champs où fut Athène.
    Ilion, de ces Dieux qui bâtirent tes tours
    Contre le fils d’...

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    On vit; on vit infâme. Eh bien ? il fallut l'être ;
         L'infame, après tout, mange et dort.
    Ici, même, en ces parcs où la mort nous fait paître,
         Où la hache nous tire au sort
    Beaux poulets sont...

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    On dit que le dédain froid et silencieux
           Devint une ardente colère,
    Lorsque le Moniteur vous eut mis sous les yeux
           Le sot fatras du sot Barère ;
    Qu'au phœbus convulsif de l'ignare pédant,
           De honte et de terreur troublées,
    ...

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    DAPHNIS.
    Hélène daigna suivre un berger ravisseur
    Berger comme Pâris, j'embrasse mon Hélène.

    NAÏS.
    C'est trop t'enorgueillir d'une faveur si vaine.

    DAPHNIS.
    Ah ! ces baisers si vains ne sont pas sans douceur.

    NAÏS.
    Tiens ; ma bouche...

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    Ô nécessité dure ! ô pesant esclavage !
    Ô sort ! je dois donc voir, et dans mon plus bel âge,
    Flotter mes jours, tissus de désirs et de pleurs,
    Dans ce flux et reflux d’espoir et de douleurs !
    Souvent, las d’être esclave et de boire la lie
    De ce calice amer...

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    I

    Ô jeune adolescent, tu rougis devant moi.
    Vois mes traits sans couleur ; ils pâlissent pour toi :
    C'est ton front virginal, ta grâce, ta décence.
    Viens ; il est d'autres jeux que les jeux de l'enfance.
    Ô jeune adolescent, viens savoir que mon cœur
    N...