......................................................
On vit; on vit infâme. Eh bien ? il fallut l'être ;
L'infame, après tout, mange et dort.
Ici, même, en ces parcs où la mort nous fait paître,
Où la hache nous tire au sort
Beaux poulets sont écrits ; maris, amants, sont dupes ;
Caquetage, intrigue de sots.
On y chante ; on y joue ; on y lève des jupes ;
On y fait chansons et bons mots ;
L'un pousse et fait bondir sur les toits, sur les vitres,
Un ballon tout gonflé de vent,
Comme sont les discours des sept cents plats bélîtres,
Dont Barère est le plus savant.
L'autre court; l'autre saute ; et braillent, boivent, rient
Politiqueurs et raisonneurs ;
Et sur les gonds de fer soudain les portes crient :
Des juges-tigres, nos seigneurs,
Le pourvoyeur paraît. Quelle sera la proie
Que la hache appelle aujourd'hui ?
Chacun frissonne, écoute; et chacun avec joie
Voit que ce n'est pas encor lui.
Ce sera toi demain, insensible imbécile.
......................................................
On vit ; on vit infâme
More from Poet
-
A compter nos brebis je remplace ma mère ;
Dans nos riches enclos j'accompagne mon père ;
J'y travaille avec lui. C'est moi de qui la main,
Au retour de l'été, fait résonner l'airain
Pour arrêter bientôt d'une ruche troublée
Avec ses jeunes rois la jeunesse envolée... -
France ! ô belle contrée, ô terre généreuse
Que les dieux complaisants formaient pour être heureuse,
Tu ne sens point du Nord les glaçantes horreurs ;
Le Midi de ses feux t'épargne les fureurs ;
Tes arbres innocents n'ont point d'ombres mortelles ;
Ni des poisons... -
Abel, doux confident de mes jeunes mystères,
Vois, mai nous a rendu nos courses solitaires.
Viens à l'ombre écouter mes nouvelles amours ;
Viens. Tout aime au printemps, et moi j'aime toujours.
Tant que du sombre hiver dura le froid empire,
Tu sais si l'aquilon s'... -
.................... Terre, terre chérie
Que la liberté sainte appelle sa patrie ;
Père du grand sénat, ô sénat de Romans,
Qui de la liberté jetas les fondements ;
Romans, berceau des lois, vous, Grenoble et Valence,
Vienne, toutes enfin, monts sacrés d'où la France... -
Tu gémis sur l'Ida, mourante, échevelée,
Ô reine ! ô de Minos épouse désolée !
Heureuse si jamais, dans ses riches travaux,
Cérès n'eût pour le joug élevé des troupeaux !
Tu voles épier sous quelle yeuse obscure,
Tranquille, il ruminait son antique pâture ;
...