Sur les quais |
Émile Verhaeren |
1917 |
French |
SUR LES QUAIS
Te souvient-il, te souvient-il
De ces longs soirs d’avril
Qui, tantôt clairs et tantôt sombres,
Faisaient mouvoir de vastes ombres,
De plaine en plaine, sur la mer ?
Comme du fond d’un pourpre... |
Sur les ruines de Sébastopol |
Octave Crémazie |
1847 |
French |
Allah ! qui me rendra ma formidable armée ?...
Victor Hugo, La Bataille perdue.
Aux champs de la Tauride, il est une colline
D'où l'oeil voit, en suivant la route qui s'incline,
Sébastopol la forte, assise à l'horizon.
La noble ville... |
Sur les vaines occupations des gens du siècle |
Jean Racine |
1669 |
French |
Quel charme vainqueur du monde Vers Dieu m'élève aujourd'hui ? Malheureux l'homme, qui fonde Sur les hommes son appui. Leur gloire fuit, et s'efface En moins de temps que la trace Du vaisseau qui fend les mers, Ou de la flèche rapide, Qui loin de l'... |
Sur les vents |
Laurent Drelincourt |
1653 |
French |
Voix sans poumons, corps invisibles, Lutins volants, char des oiseaux, Vieux courriers, postillons nouveaux, Sur terre, et sur mer, si sensibles ;
Doux médecins, bourreaux terribles, Maîtres de l'air, tyrans des eaux, Qui rendez aux craintifs vaisseaux ... |
Sur les yeux de Madame la Marquise de Montceaux |
Honorat Laugier de Porchères |
1613 |
French |
Ce ne sont pas des yeux, ce sont plutôt des dieux, Ils ont dessus les rois la puissance absolue : Dieux, non, ce sont des cieux, ils ont la couleur bleue, Et le mouvement prompt comme celui des cieux.
Cieux, non, mais deux soleils clairement radieux Dont les... |
Sur l’album de mademoiselle Taglioni |
Alfred de Musset |
1830 |
French |
Si vous ne voulez plus danser,
Si vous ne faites que passer
Sur ce grand théâtre si sombre,
Ne courez pas après votre ombre,
Tâchez de nous la laisser.
1844.
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Sur l’amour |
Petrus Borel |
1922 |
French |
Hélas ! qui nous dira ce que c’est que l’amour ?
Pour moi, faible héron aux serres de vautour,
Je me sens emporté dans le gouffre ou la nue,
Dans l’antre ténébreux ou sur la plage nue,
Je me sens expirer sous son bec assassin,
Qui m’a crevé les yeux ou labouré mon... |
Sur l’art |
Petrus Borel |
1922 |
French |
L’Art ne saurait souffrir de verrou ni de chaîne ;
Il brise tout lien qui l’entrave ou le gêne.
Il prend pour lui le ciel, le temps, l’immensité,
Il ne met sous sa dent qu’un pain de liberté.
Au théâtre surtout il veut son coude à l’aise,
Pour y pétrir les mœurs... |
Sur l’eau |
Sully Prudhomme |
1872 |
French |
Je n’entends que le bruit de la rive et de l’eau,
Le chagrin résigné d’une source qui pleure
Ou d’un rocher qui verse une larme par heure,
Et le vague frisson des feuilles de bouleau.
Je ne sens pas le fleuve entraîner le bateau,
Mais c’est le bord fleuri... |
Sur l’image du Christ écrasant le mal |
Alphonse de Lamartine |
1810 |
French |
Tu l'as mal écrasé, Christ, ce reptile immonde
Que toute vérité trouve sur son chemin !
De ses hideux replis il enlace le monde,
Et son dard profond reste aux flancs du genre humain.
Tu nous avais promis que l'horrible vipère
Ne renouerait jamais ses... |
Sur l’ingratitude des peuples |
Alphonse de Lamartine |
1810 |
French |
Un jour qu'errant de ville en ville,
Et cachant sa lyre et son nom,
L'aveugle qui chantait Achille
Montait au temple d'Apollon ;
Ses rivaux, que sa gloire outrage,
Le reconnaissent à l'image
Du dieu qu'on adore à Claros,
Et... |
Sur ma vieillesse |
Bernard Le Bovier de Fontenelle |
1707 |
French |
Il fallait n'être vieux qu'à Sparte Disent les anciens écrits. Ô dieux ! combien je m'en écarte, Moi qui suis si vieux dans Paris ! Ô Sparte ! Sparte, hélas, qu'êtes-vous devenue ? Vous saviez tout le prix d'une tête chenue. Plus dans la canicule on était bien... |
Sur mes vingt ans, pur d'offense et de vice |
Pierre de Ronsard |
1555 |
French |
Sur mes vingt ans, pur d'offense et de vice, Guidé, mal-caut, d'un trop aveugle oiseau, Ayant encore le menton damoiseau, Sain et gaillard je vins à ton service.
Mais, ô cruelle, outré de ta malice, Je m'en retourne en une vieille peau, En chef grison, en... |
Sur mon Portrait par Cappiello |
Raoul Ponchon |
1920 |
French |
Cappiello, mon bon ami,
Ce portrait, dessiné trop vite,
Ne me ressemble qu’à demi,
Bien que le génie y palpite.
Vraiment, par le Dieu d’Isaac
Je ne croyais pas, je te jure,
Ressembler autant à Reinach,
Cela lui soit dit sans injure.
Je sais bien... |
Sur Paris |
Paul Scarron |
1635 |
French |
Un amas confus de maisons Des crottes dans toutes les rues Ponts, églises, palais, prisons Boutiques bien ou mal pourvues
Force gens noirs, blancs, roux, grisons Des prudes, des filles perdues, Des meurtres et des trahisons Des gens de plume aux mains... |
Sur sa fièvre |
Jean de Sponde |
1576 |
French |
Que faites-vous dedans mes os, Petites vapeurs enflammées, Dont les pétillantes fumées M'étouffent sans fin le repos ?
Vous me portez de veine en veine Les cuisants tisons de vos feux, Et parmi vos détours confus Je perds le cours de mon haleine.... |
Sur ses ailes, Amour, d'un vol plein de vitesse |
Marc de Papillon de Lasphrise |
1577 |
French |
Sur ses ailes, Amour, d'un vol plein de vitesse, Sans donner à mon âme un moment de repos, Plus vite qu'un dauphin qui traverse les flots, Me transporte haut-volant vers ma chaste déesse.
Jamais de tel randon* des aquilons la presse, Franchissant à l'envi d'... |
Sur son album |
Barbey d’Aurevilly |
1828 |
French |
Vous voulez donc que sur la blanche page,
Fruits d’un arbre flétri, soient écrits quelques vers ?
Oh ! pourquoi votre cœur n’a-t-il pas pour image
Ces candides feuillets à mes regrets ouverts !
J’essaierais d’y tracer peut-être avec délices
Le doux mot qu’en... |
Sur trois marches de marbre rose |
Alfred de Musset |
1834 |
French |
Depuis qu'Adam, ce cruel homme, A perdu son fameux jardin, Où sa femme, autour d'une pomme, Gambadait sans vertugadin, Je ne crois pas que sur la terre Il soit un lieu d'arbres planté Plus célébré, plus visité, Mieux fait, plus joli, mieux hanté, Mieux... |
Sur un album |
Théophile Gautier |
1842 |
French |
Vous voulez de mes vers, reine aux yeux fiers et doux !
Hélas ! vous savez bien qu’avec les chiens jaloux,
Les critiques hargneux, aux babines froncées,
Qui traînent par lambeaux les strophes dépecées,
Toute la pâle race au front jauni de fiel,
Dont le bonheur d’... |