Nuit d’étoiles

 
 La nuit jette sur la dune
 Ses diamants comme un roi.
 Elle est blanche comme toi,
 Sous les doux rayons de lune.

 Tes yeux, ô magicienne,
 Confondent leur ciel obscur
 Avec l'implacable azur
 De la mer Tyrrhénienne.

 Mille fleurs s'épanouissent
 Près de son riant bassin,
 De même que sur ton sein
 De folles roses fleurissent.

 Elle sait, la Nuit sacrée,
 Mère des enchantements,
 De quels épouvantements
 J'ai l'âme encor déchirée.

 O saphir ! azur sans voiles !
 O calme délicieux !
 La mer est comme les cieux
 Resplendissante d'étoiles.

 Mais de ta bouche fleurie,
 Pour calmer ce mal cuisant
 Tu me baises en disant
 Que ma blessure est guérie.

Collection: 
1843

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