Il est dans l’île lointaine
Où dort la péri,
Sur le bord d’une fontaine,
Un rosier fleuri
Qui s’orne toute l’année
Des plus belles fleurs.
Il est une coupe ornée
De mille couleurs,
Dont le sein de marbre voile
Les flots d’un doux vin.
Il est une blanche étoile
Au rayon divin,
Qui verse de blanches larmes
Au cœur des lys blancs.
Il est un seuil, plein de charmes
Pour mes pas tremblants,
Où je vais poser ma tête
Pour me reposer.
Il est un jardin en fête
Plus doux qu’un baiser,
Qui le soir, au clair de lune,
Tressaille embaumé,
C’est ton front, ta tresse brune,
Ta lèvre, ô Fatmé !
Juin 1847.