Enfants, connaissez-vous un ange de la terre.
Aussi pur, aussi beau que les anges des cieux ?
Il embaume ici-bas le sentier solitaire
Et rend doux et sereins tous les fronts soucieux.
Autour de son grand front palpite la lumière.
Il est venu vers nous pour faire croire en Dieu,
Il vit dans les palais comme dans la chaumière,
Et son regard d’azur resplendit en tout lieu.
Le chant doux et berceur de sa voix cristalline
Fait pleuvoir le sommeil sur le front de l’enfant,
Et des rêves remplis des bruits de la colline
Planent sur les berceaux que son aile défend.
Dieu l’a placé tout près de vos jeunes années
Pour soutenir vos pas et remplir votre cœur,
Son doigt fait refleurir les croyances fanées.
Et ses lèvres jamais n’ont de rire moqueur.
Quand sur vos jeunes fronts s’étend la maladie,
Il reste nuit et jour la main dans vos deux mains.
Votre âme, à son appel, se relève agrandie,
Si votre voix s’est jointe aux murmures humains.
On le trouve partout où l’on verse des larmes,
Son amour est le seul qui ne s’éteigne pas ;
Il a des mots d’espoir pour toutes les alarmes,
Et sa main quelquefois arrête le trépas.
Eclos dans un souris de la vierge mystique,
Un soir il est tombé du séjour éternel ;
Cet ange de la terre est doux comme un cantique,
Et son nom, mes enfants, c’est l’amour maternel.