Parfois, lorsque hurle le vent,
De malheur, mon cœur se désole.
Des larmes vont, le ternissant…
Tant de regrets et nulle obole !
J’ai donc appris, destin cocasse,
À rire alors qu’il faut pleurer.
Oui, souffrir, soit ! Mais point de trace !
Chanter les pleurs qu’on veut verser !
Car à quoi bon lever les voiles ?
Le mal couvant sur les berceaux.
Il est plus de fous que d’étoiles,
Et moins de fleurs que de rameaux !
Chacun porte son faix et nul ne s’en dérobe.
Ne cherchons donc jamais à narguer le hasard.
Maudit qui vole haut, car sur lui chacun daube
D’avoir tenté l’essor dont se moque le couard !
Parfois, me venant à l’esprit,
Des pensées de noire amertume
Me font songer qu’il ne nourrit
Que de la haine et de la brume…
Mais pourquoi donc faut-il le taire,
Ce brasier que j’ai dans le cœur ?
Et pourquoi toujours me distraire
De l’amour ? Mon Dieu, quel malheur !
On froisse, bien sûr, plus d’un lâche,
Au nom de quelle vérité ?
L’amitié n’a point de bravache,
J’ai mordu… je n’ai pas pleuré !
Oh ! pouvoir enfin, en confiance,
Fermer les yeux sur la clarté.
Emporter au moins souvenance
D’amour qui ne soit charité !
Parfois, peu de chose console.
Que sur moi fasse resplendir,
Par Dieu qui fait toute auréole,
Le mot qu’il donne pour bénir !
Amour : c’est le soleil qui brille,
Les oiseaux dans le bois chantant,
Votre doux regard qui scintille…
Amour dans votre voix vibrant !