PAR la vitre embrasée où meurt le soleil rouge
Qui rose la blancheur du rideau transparent,
Je regarde flamber sous l’azur fulgurant
Un arbre dont la tête à demi-chauve bouge.
Et dans cette splendeur baignant sa nudité,
Plein de lumière dont le prisme le colore,
Magnifique, il a l’air de croître dans l’aurore
Et de tremper au ciel son vieux front dévasté !
Droit sur le couchant pourpre, il découpe ses branches
Et ses rameaux pareils à du pâle corail,
Et dans sa cime ardente ouverte en éventail
Il balance de l’or mêlé de lueurs blanches.
Mais le royal soleil que le soir a surpris
Disparaît en laissant un vestige de gloire,
Et l’arbre qu’il a fait splendide, en l’ombre noire,
Nu de rayons, n’est plus qu’un vieil érable gris.