À Jean Aicard

 

Sans avoir contemplé la plage où sont éclos
Tes poèmes vibrants d’amour et d’espérance,
Maître, depuis longtemps je connais la Provence,
Sa Lyre aux larges vers, son Rhône aux larges flots.

Ton cher pays me hante, et, malgré la distance,
Je perçois le soleil qui dore ses tombeaux ;
J’entends la grande voix du mistral sur les baus,
Je hume la lavande au bord de la Durance.

Mon œil est fasciné par le front du Ventoux ;
Le cri de la cigale à mon oreille est doux ;
Le son du galoubet m’emplit de gaîté folle.

Et, lorsque les échos de tes chants du Midi
M’arrivent à travers l’Atlantique attiédi,
Je sens mon cœur léger danser la farandole.

Collection: 
1912

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