À Mme C. P.
La jeune mère, avec son fils, sur le gazon
Du parc vient de humer la brise printanière.
Le soleil moribond de sa lueur dernière
Empourpre vaguement le bord de l’horizon.
À peine le baiser du vent met un frisson
Dans les arbres mirant leurs fronts dans la rivière.
L’ombre déjà brunit bois, pré, rocher, buisson.
C’est l’heure où les petits enfants font leur prière.
Et la jeune femme a mis son Paul à genoux,
A joint ses mains, et lui souffle des mots très doux
Qu’elle veut comme un vin du ciel lui faire boire.
Et, prêt à recueillir la divine liqueur,
L’ange tend, radieux, le vase de son cœur
Parfumé comme un lis et pur comme un ciboire.