Vinum divinius

 
À Mme C. P.

La jeune mère, avec son fils, sur le gazon
Du parc vient de humer la brise printanière.
Le soleil moribond de sa lueur dernière
Empourpre vaguement le bord de l’horizon.

À peine le baiser du vent met un frisson
Dans les arbres mirant leurs fronts dans la rivière.
L’ombre déjà brunit bois, pré, rocher, buisson.
C’est l’heure où les petits enfants font leur prière.

Et la jeune femme a mis son Paul à genoux,
A joint ses mains, et lui souffle des mots très doux
Qu’elle veut comme un vin du ciel lui faire boire.

Et, prêt à recueillir la divine liqueur,
L’ange tend, radieux, le vase de son cœur
Parfumé comme un lis et pur comme un ciboire.

Collection: 
1912

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Notre langue naquit aux lèvres des Gaulois.
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Et, faite pour chanter les gloires d'autrefois,
Elle a puisé son souffle aux refrains des trouvères.

Elle a le charme exquis du timbre des Latins,
Le séduisant brio du...

La nuit d'hiver étend son aile diaphane
Sur l'immobilité morne de la savane
Qui regarde monter, dans le recueillement,
La lune, à l'horizon, comme un saint-sacrement.
L'azur du ciel est vif, et chaque étoile blonde
Brille à travers les fûts de la forêt profonde....

Derrière deux grands boeufs ou deux lourds percherons,
L'homme marche courbé dans le pré solitaire,
Ses poignets musculeux rivés aux mancherons
De la charrue ouvrant le ventre de la terre.

Au pied d'un coteau vert noyé dans les rayons,
Les yeux toujours fixés sur...

C'est un après-midi du Nord.
Le ciel est blanc et morne. Il neige ;
Et l'arbre du chemin se tord
Sous la rafale qui l'assiège.

Depuis l'aurore, il neige à flots ;
Tout s'efface sous la tourmente.
A travers ses rauques sanglots
Une cloche au loin se...

 
À Mme C. P.

La jeune mère, avec son fils, sur le gazon
Du parc vient de humer la brise printanière.
Le soleil moribond de sa lueur dernière
Empourpre vaguement le bord de l’horizon.

À peine le baiser du vent met un frisson
Dans les...