Les lilas qui avaient fleuri...

Les lilas qui avaient fleuri l’année dernière
vont fleurir de nouveau dans les tristes parterres.
Déjà le pêcher grêle a jonché le ciel bleu
de ses roses, comme un enfant la Fête-Dieu.
Mon cœur devrait mourir au milieu de ces choses,
car c’était au milieu des vergers blancs et roses
que j’avais espéré je ne sais quoi de vous.
Mon âme rêve sourdement sur vos genoux.
Ne la repoussez point. Ne la relevez pas,
de peur qu’en s’éloignant de vous elle ne voie
combien vous êtes faible et troublée dans ses bras.

Collection: 
1888

More from Poet

  • Vous m’avez regardé avec toute votre âme.
    Vous m’avez regardé longtemps comme un ciel bleu.
    J’ai mis votre regard à l’ombre de mes yeux…
    Que ce regard était passionné et calme…

  • Voici les mois d'automne et les cailles graisseuses
    s'en vont, et le râle aux prairies pluvieuses
    cherche, comme en coulant, les minces escargots.
    Il y a déjà eu, arrivant des coteaux,
    un vol flexible et mou de petites outardes,
    et des vanneaux, aux longues ailes...

  • Voici le grand azur qui inonde la petite ville.
    Les paysans sont arrivés pour le marché.
    Des petits enfants ont des bas couleur de cerise.
    Ils sont venus le long de la fraîcheur des haies.

    Là-bas, la neige des montagnes casse le ciel.
    Oh ! que tout cela est...

  • Les villages brillent au soleil dans les plaines,
    pleins de clochers, de rivières, d’auberges noires,
    au soleil ou sous la pluie grise ou dans la neige
    avec des cris aigus de coqs, avec des blés,

    avec des chars qui vont lentement aux labours,
    avec des charrues qui...

  • Le village à midi. La mouche d’or bourdonne
                          entre les cornes des bœufs.
                          Nous irons, si tu le veux,
    Si tu le veux, dans la campagne monotone.

    Entends le coq... Entends la cloche... Entends le paon......