Le Vœu

 
« N’avez-vous pas tenu en vos mains souveraines
La souplesse de l’eau et la force du vent ?
Le nombreux univers en vous fut plus vivant
Qu’en ses fleuves, ses flots, ses fleurs et ses fontaines. »

C’est vrai. Ma bouche a bu aux sources souterraines ;
La sève s’est mêlée à la fleur de mon sang
Et, d’un cours régulier, naturel et puissant,
Toute l’âme terrestre a coulé dans mes veines.

Aussi, riche et joyeux du fruit de ma moisson
Et du quadruple soir de mes quatre saisons,
Je te donne ma cendre, ô terre maternelle,

Pour renaître plus vif, plus vaste et plus vivant
Et vivre de nouveau la Vie universelle,
Dans la fuite de l’Eau et la force du Vent.

Collection: 
1884

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