Voix du soir

Au déclin du jour, jeune fille,
Lorsqu'au balcon tu viens t'asseoir,
Derrière l'épaisse charmille,
Moi je me cache pour te voir.
Tendre interprète de ma flamme,
Chaque voix du soir, à son tour,
Ne vient-elle pas, ô chère âme !
En cet instant parler d'amour ?....

Dès que l'astre ami du mystère
Brille et sourit à l'horizon,
Entends-tu la brise légère
Frôler en chantant le gazon ?....
Entends-tu pleurer les fontaines
Dont les flots vont baiser les bords,
Et s'écoulent sous les vieux chênes
Avec de célestes accords ?....

A cette plaintive harmonie,
Concert langoureux et charmant,
Je vois, plein de mélancolie,
Ton front s'incliner doucement.
Un reflet de volupté pure
Anime ton regard divin,
Et tu sembles, de ce murmure,
Écouter l'écho dans ton sein.

C'est moi qui pour me faire entendre,
O belle ! viens ainsi gémir
Dans la brise au murmure tendre
Et dans l'onde au plaintif soupir.....
Cette voix du soir qui t'est chère,
Ces accents au charme vainqueur,
Je les emprunte pour te plaire
Et parler d'amour à ton cœur.

Collection: 
1869

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Au déclin du jour, jeune fille,
Lorsqu'au balcon tu viens t'asseoir,
Derrière l'épaisse charmille,
Moi je me cache pour te voir.
Tendre interprète de ma flamme,
Chaque voix du soir, à son tour,
Ne vient-elle pas, ô chère âme !
En cet instant...

Seize ans vous couronnent de roses :
Toutes les grâces du printemps
Sur vos traits charmants sont écloses
Comme des bouquets éclatants.

Vous avez la rose à la joue,
Et chacune offre tour à tour
Une fraîche touffe où se joue
L’innocence près de l'amour...

O maître souverain ! Dieu de la poésie,
Dont la lyre régna sur le monde enchanté,
Tu meurs ! — Mais de ta gloire éclatante et choisie,
L'astre se lève au ciel de la postérité.

Désormais, à l'abri des retours de l'envie,
Ton nom prend un reflet d'éternelle clarté :...

Ici bas !

L'horreur règne ici bas... Dieu, tout fort qu'il se nomme,
A gémi de douleur, devenu fils de l'homme ;
Car rien n'est descendu sur ce monde odieux,
Qui ne fut teint du sang en retournant aux cieux !

L'arrêt irrévocable

Éternel...

Si de mai l'haleine envolée
Sur la vallée,
Mollement soupire et frémit,
Caressant la pelouse verte
De fleurs couverte
Nous disons : la terre sourit...

Si zéphyr, sur l'azur limpide
Des mers qu'il ride,
Baise l'ondine et la poursuit,
Tandis...