Près du cadran sonore où l’heure se balance,
L’hirondelle a bâti son fragile berceau ;
Entendez-vous deux bruits monter dans le silence ?
La voix du temps se mêle aux chansons de l’oiseau ;
Sombre avertissement de l’heure qui s’envole,
Hymne charmant du nid qui palpite d’amour,
Duo mystérieux à la haute parole,
Que Dieu fait retentir sur le front de la tour.
Comment donc osas-tu, voyageuse hirondelle,
Aux mains de l’oiseleur suspendre ton destin ?
Quand l’hôte au front morose habite la tourelle,
Comment conter ta joie aux brises du matin ?
Chante, chante au soleil ta ballade amoureuse !
Les jours n’ont pas pour toi de tristes lendemains.
C’est à nous de pâlir quand l’heure à la voix creuse
Mesure à coups pressés l’orchestre des humains.
Chante, nid de l’oiseau ! j’aime à voir sous la nue
Rire à côté du Temps ta calme volupté
Et flotter dans les cieux mollement suspendue
Ta minute joyeuse à son éternité.