27. â Le Roi commença et dit : â Nâest-ce
pas là cette grande Babylone que jâai bâtie pour
la demeure de ma Royauté, dans ma grande force»
et pour la gloire de ma magnificence.
38. â Et la parole était encore dans la bouche
du Roi, quâune voix tomba du ciel : â Il tâest dit,
Roi Nabuchodonosor, ta royauté te sera enlevée.
29. â On te repoussera du milieu des hommes ;
ta demeure sera en compagnie des animaux des
champs ; tu mangeras de lâherbe comme les
bÅufs
DANIEL, chap. IV.
Šamaš brûle. Les murs ardents aux briques peintes
Resplendissent, pareils aux étoiles du ciel ;
Et brillant au soleil, de loin les trois enceintes
Semblent des cercles dâor quâemprisonne Imgour-Bel.
Les jardins endormis versent en lourdes masses
Lâimmobile forêt qui sâétage à leurs flancs ;
Dans les canaux profonds les royales terrasses
Baignent les derniers blocs de leurs escaliers blancs.
Tout se tait. A lâodeur des cavales farouches.
On nâentend plus hennir les étalons cabrés ;
Seuls les lions captifs, irrités par les mouches,
Rugissent sourdement dans les enclos sacrés.
Dans le palais muet, nul esclave nâeffleure
Dâun pied furtif et prompt la splendeur du pavé.
Mardouk et les grands Dieux veillent sur la demeure
De la Royauté sainte et du Trône élevé.
Les chanteuses dâÃlam ont laissé les sambuques
Silencieuses pendre aux deux battants dâairain,
Tandis que, balançant des palmes, les eunuques
Abaissent derrière eux les peaux de veau marin.
Car le Roi de Babel, superbe et plein de gloire,
Nabou-koudour-ousour, serviteur de ses Dieux,
Sur sa couche de cèdre aux pieds dâor et dâivoire,
A reposé son front auguste et clos ses yeux.
Il est le Fils de Bel, et Mardouk le protège.
Câest lui qui rebâtit la Tour et répara
Le Temple de Larsam et la Demeure où siège
La splendeur de Å amaÅ¡, au cÅur de Sippara.
Il a percé Moab de ses flèches aiguës,
Et, liant par le cou leurs princes à son char,
De sa lance poussé les nations vaincues
Comme un morne bétail vers le sol de Šchinar.
Ton sang a rejailli, Ziôn, sur tes murailles ;
Lâincendie a sifflé sur le seuil éternel ;
Les chiens dans le Parvis ont traîné les entrailles
Des prêtres dâIahvé, massacrés sur lâautel.
Dans la chambre sculptée où nul rayon ne glisse,
Respirant la fraîcheur des murs silencieux,
Sur une peau rayée, au poil soyeux et lisse,
Il sâétend, confiant en la force des Dieux.
Il dort. Deux lions roux, aux angles de la couche,
Languissants et domptés, griffent les lourds tapis.
Mais voici quâun cri rauque a convulsé sa bouche
Et quâun songe a pesé sur ses yeux assoupis.
Voici quâil a vu croître, au fond du désert sombre,
Un arbre gigantesque où pendent des fruits murs.
Et la bête sauvage habitait sous son ombre,
Lâoiseau faisait son nid dans les rameaux obscurs.
Dans le sol déchiré ses racines profondes
Plongeaient ; son dôme noir sâélargissait dans lâair,
Plus haut que les grands caps que, de leurs barques rondes,
Les marins de Zidôn voient monter sur la mer.
Et le vent balançait les branches étoilées,
Quand le Voyant cria : â Le Bûcheron divin,
Comme un cèdre abattu dans les herbes foulées,
Couchera lâarbre mort au travers du ravin !
Colosse mutilé que lâouragan secoue,
Il croulera, souillé par lâaigle et le vautour ;
Et, pourrissant dans la pestilence et la boue,
Sera comme un roseau dans les marais dâAssour ! â
Et le Roi, redressant sa stature, livide,
Baigné de sueur, plein dâépouvante et dâennui,
Emplit de sa clameur la salle haute et vide
Où les lions rampants grondaient autour de lui :
â Lâeffroi religieux étreint ma gorge sèche.
Je suis comme un dormeur en sursaut réveillé,
Comme un guerrier dâAram que blesse un fer de flèche
Et qui roule sanglant sur le sable mouillé.
Les Keroubim massifs ne barrent plus ma porte ;
Nabou nâest plus gardien de mon palais vermeil
Et ne disperse plus lâhorreur vaine quâapporte
La nocturne Lilith à mon royal sommeil.
Les Khaldéens, pâlis sur les tables antiques,
Ceux qui rêvent la nuit au fond des tombeaux vils,
Ceux qui savent le rang et les nombres mystiques
Des grands Dieux, protecteurs du Pays, où sont-ils ?
Où sont ceux qui, parmi les vents et les tonnerres,
Distinguent dans le ciel la marche de Nirgal,
Et les observateurs des éclipses lunaires,
Et les juges du mois favorable ou fatal ?
Pourquoi devant le Trône, en posture servile,
Nâont-ils pas joint leurs mains et tressailli dâeffroi ?
Ils ont fui. Je suis seul ! Babel, ma grande Ville,
Tient ses portes dâairain closes devant son Roi.
A moi tous mes guerriers, pleins de cris et de haines !
Durs vainqueurs dâOuâbar et de MouÅ¡ri, frappez !
Coiffez le casque rond et préparez les chaînes ;
Sur la pierre, aiguisez la courbe des harpes !
Vos mains ont agité la lance radieuse
Et la flèche a frémi sur la corde des arcs.
Irrité, jâai poussé la course furieuse
Des chevaux de combat loin de lâombre des parcs.
Babel ! entends les pas de mon armée en marche ;
Me voici, rugissant et fort comme un lion.
Je couperai le pont et je fendrai son arche,
Et je tâétoufferai dans ta rébellion.
Et tu verras, hurlant sous les toits qui sâécroulent,
Ramper tes derniers fils sur leurs genoux fauchés ;
Les mères, sâabreuvant des pleurs que leurs yeux roulent,
Bercer des enfants morts sur leurs seins arrachés.
Et tes vierges, en proie au rut des multitudes,
Se tordre et se voiler de leurs sombres cheveux,
En crachant de dégoût sous les étreintes rudes
Des soldats violents, hérissés et nerveux.
Et tes adolescents, la tête rase, imberbes,
Vêtus de laine fine et de colliers massifs,
Pleurant leurs désirs morts sous les palmiers superbes,
Solitaires, errer comme des chiens lascifs.
Le désert se soulève et bout. Le vent dâorage
Court en noirs tourbillons sur le sable enflammé :
Lâombre croît, et Babel comme dans un mirage
Disparaît tout à coup de lâhorizon fermé.
Hélas ! Elle nâest plus, la Cité des merveilles,
La Ville chère encore à mon orgueil royal,
Celle que je voyais florissante en mes veilles
Et plus riche que Zour où règne Itthobaal.
Les rameurs se hâtant sur les deux bords du fleuve
Ne débarqueront plus lâorge ni le froment.
Le lit mystique est vide où la prêtresse veuve
Nâouvrira plus ses bras à son rapide amant.
Tout sâest évanoui dans lâobscurité morne ;
La nuit qui monte emplit mon palais déserté,
Et les aveugles Dieux ont abattu ma corne
Et le trône sans gloire où gît ma Royauté.
Et moi, comme un captif sous le fouet qui déchire,
Nabou-koudour-ousour, moi le Roi, le Seigneur
Des nations, je fuis, je tombe, et mon Empire
Est comme un champ quâon fauche et bon pour le glaneur.
Naguère jâignorais les noms de ses provinces,
Jâétais le Roi puissant dâAkkad et de Å oumer,
Dont le pied sâessuyait au front de tous les princes,
Des montagnes du Nord aux sables de la mer.
Bien loin du soi natal je transplantais les hommes
DâAqâharrou, de âHatti, dâÃlam et des tribus
De Kousch ; et les Gardiens des métaux et des sommes
Dans les coffres de cèdre entassaient les tributs.
Fils des Rois très anciens, Vengeur des Dieux sublimes,
Je clouais les enfants aux portes des cités,
Joyeux des hurlements dâun peuple de victimes
Sur les bûchers tordus par les vents empestés.
Et je dressais sur les remparts des croix sans nombre,
Comme on borde un chemin de cyprès réguliers,
Et je plantais des pals de bois dur où dans lâombre,
Les yeux crevés, râlaient des vaincus par miniers.
Jâai peur. Qui frappe encor son Roi, comme un esclave ?
La lanière de cuir mord en sifflant ; ma chair
Saigne ; mes lourds genoux fléchissent, et je bave
Ma salive fétide en un sanglot amer.
Où sont mes Dieux, les Dieux augustes de nos Pères,
Ceux pour qui jâai versé lâhuile épaisse et le vin,
Et Celui dont le geste offrait, aux jours prospères,
La corbeille tressée et la pomme de pin ?
Et Nabou, protecteur de ma tête royale,
Et Zarpanit, ma Dame, et Nisrouk et Dagan
Que berce dans ses flots la Mer Primordiale,
Et Bin dévastateur, Seigneur de lâouragan ?
Dieux ingrats ! Ma vengeance abattra les coupoles
De vos temples dans Mas, dans Ourouk et Nipour ;
Et lâor dont ma splendeur a vêtu vos idoles,
Le fondeur de Thoubal le fondra dans son four.
Je briserai lâautel aux degrés métalliques
Où lâencens fume et monte en nuages légers,
Et ferai, sur les monts, dresser des pieux phalliques
Devant les Baalim et les Dieux étrangers.
Iahvé, mon captif, me relève et me sauve ;
Il sort de sa Maison et me prend en pitié !
Non ! LâÃlohim est sourd et cruel. Comme un fauve,
Je mâenfonce au désert, par mes fils oublié.
Lâabîme sablonneux déborde et précipite
Sa houle amoncelée et ses replis de feu.
La poussière embrasée en tournoyant crépite
Sous lâéclat ruisselant du ciel obscur et bleu.
Lâimplacable soleil, qui brûle mes paupières,
Dessèche lâherbe rousse et les buissons rampants
Et fait étinceler sur le sable et les pierres
Les dos noirs et marbrés de monstrueux serpents.
Meurtri, répudié comme un lépreux quâon chasse
Hors des tentes et loin des cités et des murs,
Vain spectre de moi-même et terreur de ma race,
Jâerre, et mon corps saignant nourrit des maux impurs.
Comme un bÅuf égaré va broutant lâherbe rase
Et sâarrête et mugit vers les enclos connus,
Tel jâhésite. Ma voix sur les rochers sâécrase
Et le vent de la nuit roidit mes membres nus.
Mon cÅur dâhomme est séché ; ma poitrine avilie
Abrite un cÅur de loup tortueux et grossier.
Au bruit de mots humains que ma mémoire oublie
Ma langue épaisse et lourde adhère à mon gosier.
Et le poil de ma face est comme une crinière
Formidable et sordide où pullulent les poux ;
Et lorsque je me lève, au fond de ma tanière,
Mes cheveux en torrent roulent sur mes genoux.
Le jour meurt. Câest lâinstant où les chasseurs nocturnes,
Altérés, les flancs creux et mordus par la faim,
Suivent à pas pesants, courbés et taciturnes,
La piste fraîche encor sur le sable sans fin.
Jâentends monter du fond des marais et des plaines
La confuse rumeur des bêtes de la nuit.
Autour de moi, dans lâair plein de chaudes haleines,
Tout un peuple invisible et furieux bruit.
Des souffles courts, des chocs soudains, des bonds énormes,
Des fronts heurtés, un brusque et sourd piétinement,
Et des mufles baveux et des museaux difformes,
Des prunelles de flamme ouvertes fixement.
Horreur ! ils mâont flairé comme une chose immonde ;
Le sang rougit ma cuisse et coule en longs ruisseaux.
Arrière ! Câest mon tour, ô bêtes ! ma faim gronde
Entre mes crocs, plus durs que ceux des lionceaux !
Va-tâen, chacal, va-tâen loin dâici ! Câest ma proie,
Le chien mort desséché sous les soleils ardents ;
Je lâai caché parmi les ronces, et je broie
Sa chair putréfiée où sâincrustent mes dents.
De grands oiseaux velus me frôlent de leurs ailes ;
La meute aux mille cris des carnassiers géants
Me poursuit ; et les becs aveuglant mes prunelles,
Je roule épouvanté dans des gouffres béants.
O Dieux vengeurs ! Je bois à longs traits lâeau saumâtre
Où le reptile glisse en un sillon fangeux !
Je meurs ! Mon corps pourrit sur la vase jaunâtre,
Abject et nu, parmi les joncs marécageux.
Nabou-koudour-ousour nâest plus. Sa chair, plus vile
Que les os dispersés de lâhyène et du bouc,
Ne baignera jamais dans le miel et dans lâhuile
Et ne dormira pas dans les tombeaux dâOurouk.
Et le Roi sâéveilla. Lentement dans la salle
Il promène au hasard ses yeux pesants et durs,
Comme cherchant, au fond de lâombre colossale,
Le songe encor flottant dans les angles des murs.
Il se lève, et dâun pied brutal et fort repousse
Les deux fauves gardiens de son lit délaissé,
Qui font luire, au travers de leur crinière rousse,
La blancheur de leurs crocs sous le mufle plissé.
Aux cris du Roi, vibrant sous les arcades sourdes,
Les eunuques et les esclaves sont entrés ;
Et leurs bras éperdus relevant les peaux lourdes,
Le jour éblouissant ruisselle en flots dorés.
Les Protecteurs sont là , près des portes massives,
Les yeux toujours ouverts, sculptés selon leur rang :
Adar étouffe encore en ses mains convulsives
Le monstre exaspéré qui le griffe en mourant.
Zarpanit offre encore aux voluptés sans bornes
Sa poitrine de marbre et son ventre divin ;
Bel, assis et le front hérissé des six cornes,
Regarde le Taureau dressé qui lutte en vain.
Alors devant ses Dieux de pierre et de basalte,
Chassant lâeffroi du songe au réveil emporté,
Nabou-koudour-ousour en son cÅur fier exalte
La gloire de son nom et de sa majesté.
Les perles de la mer et les gemmes étranges
Brillent sur sa tiare en cercle radieux ;
Sur ses sandales dâor sa robe à larges franges,
Deux fois teinte, retombe et traîne en plis soyeux.
Miçraïm a serti lâamulette dâivoire
Et la pierre dâazur qui pend à ses colliers.
Ses cheveux sont frisés ; sa barbe épaisse et noire
Roule sur sa poitrine en anneaux réguliers.
Et voici que, tenant le sceptre à longue hampe,
En silence il sâassied sous le haut parasol,
Sans voir, poussière vague et muette qui rampe,
Les Mages et les Chefs prosternés sur le sol.
Car là -bas, sous les cieux inaltérés et calmes,
Il regarde onduler, comme un tapis vermeil
Que moire par endroits lâombre éparse des palmes,
Les moissons du Schinar dans lâorgueil du soleil.
Au loin, sâilluminant de longs reflets de cuivre,
Dort un marais rempli de vastes nénuphars,
Où viennent se baigner et boire et se poursuivre
Les onagres rétifs aux traits doubles des chars.
Coupant avec lenteur la plaine immense et blonde,
Au milieu des canaux, Åuvres des anciens rois,
Le Perath nourricier pousse son eau féconde
Vers la Ville Royale, entre les quais étroits.
LÃ , sous tes pieds, Seigneur des pays, tu contemples
Comme un essaim vibrant ton peuple et ta cité,
Et lâamas éclatant des palais et des temples
Où dorment tous tes Dieux dans leur sérénité.
Ta ville énorme, ô Chef, déborde par ses rues.
Vois ; près des bords vaseux, de lâaube jusquâau soir,
Sâentassent, aux massifs épais de briques crues,
Les lits de roseaux secs sur le bitume noir.
Les radeaux arrondis qui flottent sur des outres
Abordent pesamment aux quais chargés de grains ;
Les captifs aux chantiers traînent les lourdes poutres,
Enchaînés par le col et des cordes aux reins.
Les rudes cavaliers, nombreux, de toutes races,
Au bruit des instruments, ceignent les glaives clairs,
Et sur la courte robe attachant les cuirasses,
Tourbillonnent sans fin dans un cercle dâéclairs.
Tout se confond, les bÅufs épais aux cornes fières
Et les chameaux poudreux qui reviennent dâOphir,
Et les chevaux, faisant sonner dans leurs crinières
Les plaques dâargent fin de leurs harnais de cuir.
Mais ton regard, ô Roi, comme un aigle qui plane.
Par delà lâhorizon incandescent et bleu,
A vu sâépanouir sur le ciel diaphane
La rouge floraison des monuments en feu.
Sous un soleil aigu dont nulle ombre nâapaise
Lâirritante chaleur et lâéclat aveuglant,
Comme un métal fondu qui sort de la fournaise,
Flambe au long des parois lâémail jaune et brûlant.
Šamaš éblouissant baigne les toits splendides,
Les cent portes dâairain et les triples remparts,
Et fait irradier en haut des Pyramides
Les simulacres dâor dans la lumière épars.
Le grand temple, séjour de Mardouk, où repose
Lâantique souvenir, cher au cÅur de Babel,
Ãrige dans lâazur ses murs de brique rose
Et son dôme de cuivre et son faîte immortel.
Gloire de Borsippa, la Tour à sept étages,
â Chacun selon son Dieu sept fois peint et doré, â
Sanctuaire éternel et Maison des Présages,
Découpe son profil sur lâhorizon pourpré.
Et partout, revêtus de flamboyantes lames,
Les édifices neufs, de gradins en gradins,
Précipitent des flots de rayons et de flammes
Dans les grands réservoirs striés dâéclairs soudains.
Et Toi, dâun geste immense enfermant les murailles
Et la foule innombrable et le Fleuve et la Tour,
Tu souris gravement, te lèves et tressailles,
Tel quâun lion sâétire en rugissant dâamour.
Comme un vin qui fermente et déborde le vase,
O Roi, ton cÅur gonflé sâéchappe dans tes cris ;
Et frémissant de joie et dâorgueil et dâextase,
Tu jettes ta parole aux horizons surpris :
â Babel ! Babel ! Berceau de lâEmpire ! ô merveille !
Siège de mon repos et de ma royauté,
Nabou-koudour-ousour, comme un pasteur qui veille,
A protégé ton peuple et gardé ta beauté.
Aussi, quand tu verras les cités disparues
Bossuer le désert où niche le hibou,
Tu tâépanouiras sur leurs cendres accrues,
Comme un pin solitaire au jardin dâÃridou !
Moi-même dédaignant lâimmuable poussière
Du Pays sans retour où dorment mes Aïeux,
Pour les siècles futurs ; sur des tables de pierre
Jâinscris mon nom royal près de celui des Dieux. â
Alors, parmi la foule autour du trône antique,
Le captif Daniel leva son bras plié ;
Et le Roi vit passer, en son Åil prophétique,
Lâépouvante prochaine et le songe oublié.