La Tour Eiffel

 

Sous le regard charmeur d’un maître audacieux,
La fonte obéissante, à la fonte agrafée,
Comme la pierre, au temps d’Amphion et d’Orphée,
Va-t-elle d’elle-même escalader les cieux ?

Est-ce un hochet géant d’enfant capricieux ?
Une tour de Babel ridicule ? un trophée ?
Du chant de la Science est-ce le coryphée
Qui nous montre le ciel d’un doigt silencieux ?

Qui sait ? Quand l’ouvrier, exaltant la matière,
Croit blasphémer peut-être, elle fait sa prière
Et, s’éloignant de l’homme, elle approche de Dieu.

Mais quelqu’un chante encore au-dessus : l’alouette,
Quelque chose au-dessus de l’oiseau, le ciel bleu,
Et, plus haut, par delà le ciel bleu, le poète.

Collection: 
1839

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Qu’il fait bon aller en rimant
Des Vaux de Vire aux Vaux de Bures !
Pour un poète bas-normand,
Qu’il fait bon aller en rimant !
Il y trouve le sentiment
D’Apollon chercheur d’aventures.
Qu’il fait bon aller en rimant
Des Vaux de Vire aux Vaux de Bures...

 

Sous le regard charmeur d’un maître audacieux,
La fonte obéissante, à la fonte agrafée,
Comme la pierre, au temps d’Amphion et d’Orphée,
Va-t-elle d’elle-même escalader les cieux ?

Est-ce un hochet géant d’enfant capricieux ?
Une tour de Babel ridicule ?...

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Qu’elle est plaisante à l’œil, qu’elle est douce à la main
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