VOUS frémissez au vent des calmes altitudes,
Arbres de la montagne où je passais hier ;
Plante dans le terroir, chacun de vous est fier
De posséder la paix des hautes solitudes.
Si tous les cours avaient votre belle attitude !
Campés sur l’idéal, dresses vers l’azur clair,
Le temps de vivre un peu leur serait moins amer,
Et, comme vous, ils connaîtraient la quiétude.
Toujours grandir, toujours monter, grandir encor !
Tendre vers l’infini d’un incessant effort,
Dominer sans orgueil et contempler sans crainte !
Sur l’humaine cohue, et la haine et l’effroi,
Au-dessus de la lutte et plus haut que la plainte,
Comme un arbre tranquille, ô mon cœur, dresse-toi !