SI ton cœur est souffrant et si tu crains la vie,
Fixe, comme une étoile au ciel, ton idéal ;
Fuis le monde méchant, fuis l’amour, fuis le mal.
Le bonheur est au bout de la route gravie.
Tu rougiras de sang les pierres du chemin :
Qu’importe, si ton âme, en s’élevant, s’épure !
Tu trouveras une eau pour laver ta blessure,
La fontaine est là-bas ; marche, espère en demain.
Et crois surtout, oh ! crois, et de toute ton âme !
Si le Doute maudit aux propos captieux
Fait paraître la route infinie à tes yeux,
Ferme-les ! Marche encor, n’écoute pas l’infâme.
Va toujours. Plus on monte et plus on veut monter !
L’espérance et la foi de vaincre sont des ailes ;
Laisse-toi jusqu’au but final porter par elles, ―
Elles s’arrêteront où tu dois t’arrêter.
Et maintenant, je vais dire ta récompense :
Ton rêve de beauté, tu ne l’atteindras pas ;
Mais ce que l’existence offre encore ici-bas
De meilleur, tu l’auras conquis par ta vaillance :
En cherchant l’idéal, l’oubli de la souffrance.