QUAND, penché sur le bord de la vie éternelle,
Gouffre que le néant emplit silencieux,
Tristement vers l’azur indifférent des cieux,
Pour la dernière fois se tendra ma prunelle,
Comptant le peu de bien que la vie eut en elle
Et les obscurs déclins de mes jours radieux,
Je n’accuserai pas l’inclémence des cieux
Et ne maudirai pas cette heure solennelle.
Sans donner un regret aux choses d’ici-bas,
Je dirai : Le sommeil vaut mieux que les combats,
Et, mieux que dans un lit, dans la tombe on repose.
Me rappelant pourtant la fleur qu’en vos cheveux,
Madame, un soir d’été, je vis mourir, je veux
Qu’on jette sur mon corps une feuille de rose.