O mon père, soldat obscur, âme angélique !
Juste qui vois le mal d'un oeil mélancolique,
Sois béni ! je te dois ma haine et mon mépris
Pour tous les vils trésors dont le monde est épris.
Oh ! tandis que je vais fouillant l'ombre éternelle,
Si la Muse une fois me touchait de son aile !
Si ses mains avaient pris plaisir à marier
Sur mon front orgueilleux la rose et le laurier
Par lesquels le poëte est souvent plus qu'un homme,
Comme je tomberais à tes genoux ! et comme
Je ne serais jaloux de personne et de rien,
Si tu disais : Mon fils, je suis content, c'est bien.
Car ce cœur fier que rien de bas ne peut séduire,
O père, est bien à toi, qui toujours as fait luire
Devant moi, comme un triple et merveilleux flambeau,
L'ardeur du bien, l'espoir du vrai, l'amour du beau !
À mon père
More from Poet
-
Par le chemin des vers luisants,
De gais amis à l'âme fière
Passent aux bords de la rivière
Avec des filles de seize ans.
Beaux de tournure et de visage,
Ils ravissent le paysage
De leurs vêtements irisés
Comme de vertes demoiselles,
Et ce refrain... -
Italie, Italie, ô terre où toutes choses
Frissonnent de soleil, hormis tes méchants vins !
Paradis où l'on trouve avec des lauriers-roses
Des sorbets à la neige et des ballets divins !Terre où le doux langage est rempli de diphthongues !
Voici qu'on pense à toi,... -
A travers le bois fauve et radieux,
Récitant des vers sans qu'on les en prie,
Vont, couverts de pourpre et d'orfèvrerie,
Les Comédiens, rois et demi-dieux.Hérode brandit son glaive odieux ;
Dans les oripeaux de la broderie,
Cléopâtre brille en jupe fleurie... -
Grâces, ô vous que suit des yeux dans la nuit brune
Le pâtre qui vous voit, par les rayons de lune,
Bondir sur le tapis folâtre des gazons,
Dans votre vêtement de toutes les saisons !
Et toi qui fais pâmer les fleurs quand tu respires,
Fleur de neige, ô Cypris ! toi... -
Eh bien ! mêle ta vie à la verte forêt !
Escalade la roche aux nobles altitudes.
Respire, et libre enfin des vieilles servitudes,
Fuis les regrets amers que ton coeur savourait.Dès l'heure éblouissante où le matin paraît,
Marche au hasard ; gravis les sentiers les...