Un soir, je lui disais, assis à ses cotés,
Et sur ses beaux yeux noirs mes deux yeux arrêtés :
« Être charmant et doux, calme enfant de la terre,
Vous avez les fraîcheurs de la fleur solitaire
Qui croît au bord de l’onde ou dans l’herbe des champs ;
Votre cœur est plus pur, vos yeux sont plus brillants
Que la perle tremblante aux cils blonds de l’aurore ;
La candeur, cette paix d’une âme qui s’ignore,
Vous protège et vous fait belle comme le jour.
Vous répandez partout la lumière et l’amour.
L’air que vous respirez vous aime et vous caresse.
La grâce autour de vous, dans sa molle paresse,
Flotte ainsi qu’un parfum flotte autour de la fleur ;
Et l’aube au teint vermeil vous prendrait pour sa sœur.
Quand vous me regardez, j’hésite, et sur mon âme
Comme un vent d’été passe une haleine de flamme ;
Et je sens dans mon cœur, je sens qu’il serait doux
De vivre et de mourir, jeune ange, à vos genoux ! »
Un soir
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