Hélas ! il est cloué sur les croix du Caucase,
Le Titan qui, pour nous, dévalisa les cieux !
Du haut de son calvaire il insulte les dieux,
Raillant l’Olympien dont la foudre l’écrase.
Mais du moins, vers le soir, s’accoudant à la base
Du rocher où se tord le grand audacieux,
Les nymphes de la mer, des larmes dans les yeux,
Échangent avec lui quelque plaintive phrase.
Toi, cruel Ribeira, plus dur que Jupiter,
Tu fais de ses flancs creux, par d’affreuses entailles,
Couler à flots de sang des cascades d’entrailles !
Et tu chasses le chœur des filles de la mer ;
Et tu laisses hurler, seul dans l’ombre profonde,
Le sublime voleur de la flamme féconde !