Sonnet. « Vous étiez sous un arbre »

Vous étiez sous un arbre, assise en robe blanche,
Quelque ouvrage à la main, à respirer le frais.
Malgré l’ombre, pourtant, des rayons indiscrets
Pénétraient jusqu’à vous, filtrant de branche en branche.

Ils jouaient sur le sein, sur le col, sur la hanche ;
Vous reculiez le siège ; et puis, l’instant d’après,
Pleuvaient d’autres rayons sur vos divins attraits
Comme des gouttes d’eau d’une urne qui s’épanche.

Apollon, Dieu du jour, essayait de poser
Son baiser de lumière à vos lèvres de rose :
— Un ancien, de la sorte, eût expliqué la chose. —

Trop vif était l’amour, trop brûlant le baiser,
Et, comme la Daphné des Fables de la Grèce,
La mortelle du Dieu repoussait la caresse.

Collection: 
1831

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