• L’amateur reçoit son courrier ! fiévreusement,
    Même avant de toucher aux plis qu’il sait intimes,
    Il court aux Catalogues et, rapidement,
    Non encore rabidement, sans trop de crimes

    Projetés ou conçus pour l’amour de sublimes
    Emplettes, et voici qu’il tombe, justement !
    Sur celui du libraire aux malices ultimes
    Qui ne vend pas trop cher pour vendre...

  • Oui, l’œuvre sort plus belle
    D’une forme au travail
            Rebelle,
    Vers, marbre, onyx, émail.

    Point de contraintes fausses !
    Mais que pour marcher droit
            Tu chausses,
    Muse, un cothurne étroit !

    Fi du rhythme commode,
    Comme un soulier trop grand,
            Du mode
    Que tout pied quitte et prend !

    Statuaire,...

  •  
    I

    Offrons tout ce qu'on doit d'encens, d'honneurs suprêmes
    Aux dieux, à la beauté plus divine qu'eux-mêmes.
    Puisse aux vallons d'Hémus, ou les rocs et les bois
    Admirèrent d'Orphée et suivirent la voix,
    L'Hèbre ne m'avoir pas en vain donné naissance !
    Les Muses avec moi vont connaître Byzance.
    Et si le ciel se prête à mes efforts heureux,...

  •  
    Le vent d’orage, allant où quelque dieu l’envoie,
    S’il rencontre un parterre, y voudrait bien rester :
    Autour du plus beau lis il s’enroule et tournoie,
    Et gémit vainement sans pouvoir s’arrêter.

    — « Demeure, endors ta fougue errante et soucieuse,
    Endors-la dans mon sein, lui murmure la fleur.
    Je suis moins qu’on ne croit fière et silencieuse,...

  •  
    Est-il vrai que le Vers doive vêtir l’armure
    Et, quittant le manoir où son orgueil le mure,
    Doive, tel qu’un soldat amoureux des clairons,
    Marcher dans la bataille humaine, entrer en lutte,
    Et, laissant aux loisirs du camp les airs de flûte,
    Faire sonner au vent, comme des éperons,
    Les rimes d’or sur le pavé des strophes fières ?
    — Non ! le...

  •  
    S’il n’était rien de bleu que le ciel et la mer,
    De blond que les épis, de rose que les roses,
    S’il n’était de beauté qu’aux insensibles choses,
    Le plaisir d’admirer ne serait point amer.

    Mais avec l’océan, la campagne et l’éther,
    Des formes d’un attrait douloureux sont écloses ;
    Le charme des regards, des sourires, des poses,
    Mord trop avant...

  •  
    Fors l’amour, tout dans l’art semble à la femme vain :
    Le génie auprès d’elle est toujours solitaire.
    Orphée allait chantant, suivi d’une panthère,
    Dont il croyait leurrer l’inexorable faim ;

    Mais, dès que son pied nu rencontrait en chemin
    Quelque épine de rose et rougissait la terre,
    La bête, se ruant d’un bond involontaire,
    Oublieuse des...

  • À mesure que l’on s’élève
    Au-dessus des mornes terrains,
    On sent le poids de ses chagrins
    Se désalourdir comme en rêve.

    Pour l’âme, alors, libre existence !…
    Car, subtilisée à l’air pur,
    Son enveloppe vers l’azur
    Semble évaporer sa substance.

    On monte encor, toujours ! Enfin,
    On n’est plus qu’un souffle divin
    Flottant sur l’immense...

  • Jésus au ciel est monté
    Pour vous envoyer sa grâce
    Espérance et charité,
    Foi qui jamais ne se lasse,

    Patience et tous les dons
    Que l’esprit porte en ses flamme».
    Et les trésors de pardons,
    De zèle au salut des âmes,

    De courage durant les
    Tentations de ce monde.
    Ah ! surtout, oui, devant les
    Tentations de ce monde,

    Ces...

  • I


    ...