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    Adieu, puisqu’il le faut ; adieu, belle nuit blanche,
    Nuit d’argent, plus sereine et plus douce qu’un jour !
    Ton page noir est là, qui, le poing sur la hanche,
    Tient ton cheval en bride et t’attend dans la cour.

    Aurora, dans le ciel que brunissaient tes voiles,
    Entr’ouvre ses rideaux avec ses doigts rosés ;
    O nuit, sous ton manteau tout parsemé d’...

  • Après le départ des cloches
    Au milieu du Gloria,
     
    Dès l’heure ordinaire des vêpres
    On consacre les Saintes Huiles
    Qu’escorte ensuite un long cortège
    De pontifes et de lévites.
        Il pluvine, il neigeotte,
        L’hiver vide sa hotte.

    Le tabernacle bâille, vide,
    L’autel, tout nu, n’a plus...

  • Mes colonnes sont alignées
    Au portique du feuilleton ;
    Elles supportent, résignées,
    Du journal le pesant fronton.

    Jusqu’à lundi je suis mon maître.
    Au diable chefs-d’œuvre mort-nés !
    Pour huit jours je puis me permettre
    De vous fermer la porte au nez.

    Les ficelles des mélodrames
    N’ont plus le droit de se glisser
    Parmi les fils...

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    Rome avait trop de gloire, ô dieux, vous la punîtes
    Par le triomphe énorme et lâche des Samnites ;
    Et nous vîmes ce deuil, nous qui vivons encor.
    Cela n'empêche pas l'aurore aux rayons d'or
    D'éclore et d'apparaître au-dessus des collines.
    Un champ de course est près des tombes Esquilines,
    Et parfois, quand la foule y fourmille en tous sens,
    J'y...

  • XXVII

    Quand le poète peint l’enfer, il peint sa vie :
    Sa vie, ombre qui fuit de spectres poursuivie ;
    Forêt mystérieuse où ses pas effrayés
    S’égarent à tâtons hors des chemins frayés ;
    Noir voyage obstrué de rencontres difformes ;...

  • Ces nymphes, je les veux perpétuer.

    Ces nymphes, je les veux perpétuer. Si clair,
    Leur incarnat léger qu’il voltige dans l’air
    Assoupi de sommeils touffus.

    Assoupi de sommeils touffus....

  • Ces nymphes, je les veux perpétuer.
    Ces nymphes, je les veux perpétuer. Si clair,
    Leur incarnat léger qu’il voltige dans l’air
    Assoupi de sommeils touffus.
    Assoupi de sommeils touffus....

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    LA splendeur du soleil violente les yeux.
    Les arbres ont une ombre oblique à côté d’eux.
    On entend la rumeur sonore et continue
    Que font les charriots lourds sur la pierre nue.
    La lumière aveuglante emplit le firmament,
    Et les persiennes sont closes soigneusement.
    Les oiseaux sont perchés dans la fraîcheur des branches
    Et regardent passer,...

  • L’après-midi d’un dimanche je voudrais bien,
    quand il fait chaud et qu’il y a de gros raisins,
    dîner chez une vieille fille en une grande
    maison de campagne chaude, fraîche, où l’on tend du linge,
    du linge propre, à des cordes, des liens.
    Dans la cour il y aurait des petits poussins,
    qui iraient près du puits — et une jeune fille
    dînerait avec nous...