• J’ai dix-huit ans : tout change, et l’Espérance
    Vers l’horizon me conduit par la main.
    Encore un jour à traîner ma souffrance,
    Et le bonheur me sourira demain.
    Je vois déjà croître pour ma couronne
    Quelques lauriers dans les fleurs du printemps ;
    C’est un délire… Ah ! qu’on me le pardonne ;
          J’ai dix-huit ans !

    J’aime Provins, j’aime ces...

  • C’est vainement, Fréron, qu’en tes sages écrits
    Dévouant nos cotins à de justes mépris,
    Tu prétens, du bon goût retarder la ruine ;
    C’en est fait : sur ces bords, où le vice domine,
    Plus puissante, renaît l’hydre des sots rimeurs,
    Et la chûte des arts suit la perte des mœurs.
    ...

  • Un Ecrit clandestin n’est pas d’un honnête homme,
    Quand j’attaque quelqu’un, je le dois & me nomme.

    NE prétends plus, Fréron, par tes savants efforts $
    Détrôner le faux-Goût, qui règne fur nos bords >
    Depuis que nous pleurons Flnnocence exilée :
    Sous tes mâles écrits, vainement accablée,
    On voit renaître entíôr Ffíydre des sots rimeurs 5
    Et la...

  • O souvenir d’enfance et le lait nourricier
    Et ô l’adolescence et son essor princier !
    Quand j’étais tout petit garçon j’avais coutume
    Pour évoquer la Femme et bercer l’amertume
    De n’avoir qu’une queue imperceptible bout

    Dérisoire, prépuce immense sous quoi bout
    Tout le sperme à venir, ô terreur sébacée,
    De me branler avec cette bonne pensée
    D’...

  • Je suis né romantique et j’eusse été fatal
    En un frac très étroit aux boutons de métal,
    Avec ma barbe en pointe et mes cheveux en brosse.
    Hablant español, très loyal et très féroce,
    L’œil idoine à l’œillade et chargé de défis.
    Beautés mises à mal et bourgeois déconfits
    Eussent bondé ma vie et soûlé mon cœur d’...

  • Je suis né romantique et j’eusse été fatal
    En un frac très étroit aux boutons de métal,
    Avec ma barbe en pointe et mes cheveux en brosse.
    Hablant espanol, très loyal et très féroce,
    L’œil idoine à l’œillade et chargé de défis.
    Beautés mises à mal et bourgeois déconfits
    Eussent bondé ma vie et soûlé mon cœur d’homme.
    Pâle et jaune, d’ailleurs, et...

  • Muses, souvenez-vous du guerrier, — de l’ancien
    qui ne fut général ni polytechnicien,
    mais qui charma dix ans les mânes du grand Hômme ! —
    Cet invalide était la gaîté de son dôme.
    Mon cœur est plein du bruit de sa jambe de bois.
    Pauvre vieux ! j’ai rêvé de vous plus d’une fois,
    la nuit, quand passe au ciel, avec ses gros yeux vides,
    la lune au nez d’...

  •  
    La brume monte et la brise nocturne
    Plie en pleurant le tronc des noirs cyprès ;
    Dans le ravin l’eau, comme au fond d’une urne,
    Bouillonne et gronde en roulant sur les grès.

    Aux pieds des rocs, dans l’humide vallée,
    Git, les yeux clos, un fils du Daghestan ;
    Il est blessé : sa paupière est voilée
    D’ombre, et le sang rougit son noir kaftan....


  • ...

  • Le docteur que j’ai
    N’est pas agrégé ;
    Il n’a ni cordons ni grades ;
    Il est détesté
    ...