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    A nos flancs s’est usé l’éperon homicide,
    Qui, sanglant, résonnait sur le talon royal ;
    Le coursier populaire a, d’un pied régicide,
    Écrasé le bandeau sur le front déloyal ;
    Brisant de son poitrail la caduque barrière
    Qu’en vain l’épée esclave essaya d’étayer ;
    Mais, libre, à peine entré dans la libre carrière,
    Que déjà sur ses reins pèse un...

  • TU sais la volupté qui prête au corps une âme,
    L’ivresse du plaisir qui berce en exaltant ;
    Tu distilles sur moi ce charme de la femme,
    Qui dans la chair prend source et jusqu’à Dieu s’étend.

    Ton profil noble et doux, tes limpides prunelles
    Éveillent des pensers d’héroïsme et de bien,
    Ton corps, dans tout l’éclat des formes éternelles,
    Serait...

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    Si tu m’appartenais (faisons ce rêve étrange !),
    Je voudrais avant toi m’éveiller le matin
    Pour m’accouder longtemps près de ton sommeil d’ange,
    Egal et murmurant comme un ruisseau lointain.

    J’irais à pas discrets cueillir de l’églantine,
    Et, patient, rempli d’un silence joyeux,
    J’entr’ouvrirais tes mains, qui gardent ta poitrine,
    Pour y...

  • Le Jeune Homme divin, nourrisson de Délos,
    Dans sa khlamyde d’or quitte l’azur des flots ;
    De leurs baisers d’argent son épaule étincelle
    Et sur ses pieds légers l’onde amère ruisselle.
    À l’essieu plein de force il attache soudain
    La roue à...

  • Le Jeune homme divin, nourrisson de Délos,
    Dans sa khlamyde d’or quitte l’azur des flots ;
    De leurs baisers d’argent son épaule étincelle,
    Et sur ses pieds légers l’onde amère ruisselle.

    À l’essieu plein de force il attache soudain
    La roue à jantes d’or, à sept rayons d’airain.
    Les moyeux sont d’argent aussi bien que le ...

  • I

    Ma vieille tante Gribiche,
    En fermant les yeux,
    Ne laissa, n'étant pas riche,
    Rien de précieux.
    Hier on fit le partage
    Du pauvre butin,
    Et j'eus pour tout héritage
    Son réveil-matin.

    II

    Or, cette samaritaine
    Vient mal à propos :
    Il faut à ma soixantaine
    Beaucoup de repos.
    Pour que le sommeil m'abrège
    ...

  • Rien au réveil que vous n'ayez
    Envisagé de quelque moue
    Pire si le rire secoue
    Votre aile sur les oreillers

    Indifféremment sommeillez
    Sans crainte qu'une haleine avoue
    Rien au réveil que vous n'ayez
    Envisagé de quelque moue

    Tous les rêves émerveillés
    Quand cette beauté les déjoue
    Ne produisent fleur sur la joue
    Dans l'oeil...

  • Ô père qu'adore mon père!
    Toi qu'on ne nomme qu'à genoux!
    Toi, dont le nom terrible et doux
    Fait courber le front de ma mère!

    On dit que ce brillant soleil
    N'est qu'un jouet de ta puissance;
    Que sous tes pieds il se balance
    Comme une lampe de vermeil.

    On dit que c'est toi qui fais naître
    Les petits oiseaux dans les champs,
    Et qui...

  • Si tu m'appartenais (faisons ce rêve étrange ! ),
    Je voudrais avant toi m'éveiller le matin
    Pour m'accouder longtemps près de ton sommeil d'ange,
    Egal et murmurant comme un ruisseau lointain.

    J'irais à pas discrets cueillir de l'églantine,
    Et, patient, rempli d'un silence joyeux,
    J'entr'ouvrirais tes mains, qui gardent ta poitrine,
    Pour y glisser mes...

  • Sur ce lit de roseaux puis-je dormir encore ?
    Je sens l'air embaumé courir autour de toi ;
    Ta bouche est une fleur dont le parfum dévore :
    Approche, ô mon trésor, et ne brûle que moi.
    Éveille, éveille-toi !

    Mais ce souffle d'amour, ce baiser que j'envie,
    Sur tes lèvres encor je n'ose le ravir ;
    Accordé par ton coeur, il doublera ma vie.
    Ton sommeil...