•                                 I

    Ô Monument vengeur ! Trophée indélébile !
    Bronze qui, tournoyant sur ta base immobile,
    Sembles porter au ciel ta gloire et ton néant ;
    Et, de tout ce qu’a fait une main colossale,
    Seul es resté debout ; — ruine triomphale
            De l’édifice du géant !
                                   
    Débris du Grand Empire et...

  • Dans ce cabriolet de place j’examine
    L’homme qui me conduit, qui n’est plus que machine,
    Hideux, à barbe épaisse, à longs cheveux collés :
    Vice et vin et sommeil chargent ses yeux soûlés.  
    Comment l’homme peut-il ainsi tomber ? pensais-je,
    Et je me reculais à l’autre coin du siége.  
    — Mais Toi, qui vois si bien le mal à son dehors,
    La crapule...

  • XXV

    EN PASSANT DANS LA PLACE LOUIS XV UN JOUR DE FÊTE PUBLIQUE

    — Allons, dit-elle, encor ! pourquoi ce front courbé ?
    Songeur, dans votre puits vous voilà retombé !
    À quoi bon pour...

  • Nous aimons à rôder sur la place Navone.
    Ah ! le pied n’y bat point l’asphalte monotone,
    Mais un rude pavé, houleux comme une mer.
    Des maraîchers y font leurs tentes tout l’hiver,
    Et les enfants, l’été, s’ébattent dans l’eau bleue,
    Sous le triton qui tient un dauphin par la queue.
    Au beau milieu surgit un chaos où l’on voit
    Dans un antre de pierre un...

  • Écoute Dieu ronronne dans son beau ciel vide
    Rouet d’Omphale     Les Nations
    Une remise triomphale de décorations
    Place des Invalides

    Dôme d’or
    Le bilan se dépêche, carde un nuage
    Les cocardes tricolores

    Nasse la tour Eiffel pendue
    Elle attrape en silence
    Toutes les dépêches du monde

  •  
    Nous aimons à rôder sur la place Navone.
    Ah ! le pied n’y bat point l’asphalte monotone,
    Mais un rude pavé, houleux comme une mer.
    Des maraîchers y font leurs tentes tout l’hiver,
    Et les enfants, l’été, s’ébattent dans l’eau, bleue,
    Sous le triton qui tient un dauphin par la queue.
    Au beau milieu surgit un chaos où l’on voit
    Dans un antre de...

  •  
    Au mois de novembre, à midi,
    Je foulais cette large place
    Au sol vague, formant terrasse
    Sur la campagne à l’infini.

    A gauche, un aqueduc s’allonge
    Par-dessus les plis du désert
    Et dans les montagnes se perd
    Aussi loin que le regard plonge ;

    Vieil échanson que n’use point
    La soif des races, il commence
    A mes pieds par une...

  •  
    Les nuages flottants déroulaient leur écharpe
    Dans le ciel pur, de la couleur des fleurs de lin.
    J’étais fervente et jeune et j’avais une harpe.
    Le monde se paraît, suave et féminin.

    Dans la forêt, des gris violets d’amarante
    Réjouissaient mes yeux larges ouverts. J’entendais
    Rire en moi, comme au fond d’un passé, l’âme errante
    Et le cœur...

  • How little recks it where men lie,
      When once the moment’s past
    In which the dim and glazing eye
      Has looked on earth its last,—
    Whether beneath the sculptured urn
      The coffined form shall rest,
    Or in its nakedness return
      Back to its mother’s breast!

    Death is a common friend or foe,
      As different men may hold,...

  • Give place, ye lovers, here before
      That spent your boasts and brags in vain;
    My lady’s beauty passeth more
      The best of yours, I dare well sayen,
    Than doth the sun the candle light,
    Or brightest day the darkest night.

    And thereto hath a troth as just
      As had Penelope the fair;
    For what she saith, ye may it trust,
      ...