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    Toi qui hantes mes nuits, spectre éternel du Temps,
    Ombre énorme et sans voix, monstre aux molles vertèbres
    Dont on épie en vain les pas dans les ténèbres,
    Je te sais près de moi ; je tremble et je t’attends.

    Oh bonté ! ai-je donc peur ? Que tes mépris absolvent
    Cette âme où ton regard vertigineux descend...
    Et pourtant il songeait, mon front...

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    « Amour ! Dans tous les temps des hommes t'ont chanté !
    Inventeurs d'un mensonge, ils auront tous porté
    Le cercle ardent qui reste aux martyrs, et la gloire
    D'avoir su faire un dieu de toi, forme illusoire ! »
    Comme en son souterrain, tel, encor ce jour-là,
    Le démon qui l'habite en mon esprit parla.
    Et depuis bien des mois il désolait ma vie ;
    ...

  • Ne t’en va pas, reste au rivage ;
    L’amour le veut, crois-en l’amour.
    La mort sépare tout un jour :
    Tu fais comme elle ; ah ! quel courage !

    Vivre et mourir au même lieu,
    Dire : « Au revoir ! », jamais : « Adieu ! »

    Quitter l’amour pour l’opulence !
    Que faire seul avec de l’or ?
    Si tu reviens, vivrai-je encor ?
    Entendras-tu dans mon...

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    Si tu pleures jamais, que ce soit en silence ;
    Si l’on te voit pleurer, essuie au moins tes pleurs !
    Car tu ne peux trouver au fond de ta souffrance
    Le calme fier qui naît des injustes douleurs.

    Non ! tu ne le peux pas. Si ta vie est brisée,
    Qui me brisa le cœur où tu vivais ? Dis-moi,
    Dis-moi qui l’a voulu, si je t’ai délaissée ?
    Tes pleurs...

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    ...

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    ...

  • Je suis plus pauvre que jamais
    Et que personne ;
    Mais j'ai ton cou gras, tes bras frais,
    Ta façon bonne
    De faire l'amour, et le tour
    Leste et frivole
    Et la caresse, nuit et jour,
    De ta parole.

    Je suis riche de tes beaux yeux,
    De ta poitrine,
    Nid follement voluptueux,
    Couche ivoirine
    Où mon désir, las d'autre part,
    Se...

  • La hache ? Non. Jamais. Je n'en veux pour personne.
    Pas même pour ce czar devant qui je frissonne,
    Pas même pour ce monstre à lui-même fatal.
    Qui supprime Tyburn abolit White-Hall ;
    Et quand la mort, ouvrant son désastreux registre,
    Me dit : - Que jettes-tu dans ce panier sinistre ?
    Ou la tête du peuple, ou la tête du roi ?
    Je dis : - Ni celle-ci, ni...

  • Oh ! n'insultez jamais une femme qui tombe !
    Qui sait sous quel fardeau la pauvre âme succombe !
    Qui sait combien de jours sa faim a combattu !
    Quand le vent du malheur ébranlait leur vertu,
    Qui de nous n'a pas vu de ces femmes brisées
    S'y cramponner longtemps de leurs mains épuisées !
    Comme au bout d'une branche on voit étinceler
    Une goutte de pluie...

  • Garde à jamais dans ta mémoire,
    Garde toujours
    Le beau roman, la belle histoire
    De nos amours !

    Moi, je vois tout dans ma pensée,
    Tout à la fois !
    La trace par ton pied laissée
    Au fond des bois,

    Les champs, les pelouses qui cachent
    Nos verts sentiers,
    Et ta robe blanche où s'attachent
    Les églantiers,

    Comme si...