• Tout homme ici bas a sa part
    Des coups qui menacent la vie ;
    Le joueur craint ceux du hasard.
    Le riche craint ceux de l'envie,
    L'ennemi craint ceux du canon,
    Le poltron craint les coups de canne,
    Et l'homme à talent est, dit-on,
    Sujet au coup de pied de l'âne.

    Un coup de tête bien souvent
    Aux jeunes gens devient funeste ;
    Un coup de...

  •  
    Renversé doucement dans les bras de Thaïs,
    Le front ceint d’un léger nuage,
    Je lui disois : lorsque tu me souris,
    Peut-être sur ma tête il s’élève un orage.
    Que pense-t-on de mes écrits ?
    Je dois aimer mes vers, puisqu’ils sont ton ouvrage.
    Occuperai-je les cent voix
    De la vagabonde déesse ?
    À ses faveurs pour obtenir des droits,
    ...

  •      On en veut trop aux courtisans ;
    On va criant partout qu’à l’État inutiles,
    Pour leur seul intérêt ils se montrent habiles :
         Ce sont discours de médisants.
    J’ai lu, je ne sais où, qu’autrefois en Syrie
    Ce fut un courtisan qui sauva sa patrie.
         Voici comment : Dans le pays
         La peste avait été portée,
    Et ne devait cesser que quand...

  •  
    Le jeune amant de Flore a déployé ses ailes ;
    De ses nouveaux baisers naissent les fleurs nouvelles.
    Les satires légers, aux accens du haut-bois,
    Soulevent, en riant, les nymphes de nos bois.
    Voyez-vous ces tritons, dont les desirs avides
    Font bouillonner les flots autour des néréides ?
    Ils nagent en cadence, et joignant leurs bras nus,
    Agitent...

  • Sur la corde tendue un jeune voltigeur
    Apprenait à danser; et déjà son adresse,
         Ses tours de force, de souplesse,
         Faisaient venir maint spectateur.
    Sur son étroit chemin on le voit qui s'avance
    Le balancier en main, l'air libre, le corps droit,
         Hardi, léger autant qu'adroit;
    Il s'élève, descend, va, vient, plus haut s'élance,
         ...

  •  
    Que je me plais dans ce séjour !
    J’y suis auprès de ma maîtresse.
    Quelle clarté vaudroit ce demi-jour !
    Ces berceaux, ces gazons, ici tout m’intéresse,
    Je ne veux, je ne vois, je ne sens que l’amour.
    Belle Thaïs, ô toi que j’idolâtre,
    Dans tes bras amoureux quand je tombe éperdu,
    Et qu’à tes épaules d’albâtre
    Entrelaçant les miens, je...

  • Refrain

    Quand on est mort, c'est pour longtemps,
    Dit un vieil adage
    Fort sage ;
    Employons donc bien nos instants,
    Et contents,
    Narguons la faux du Temps

    De la tristesse
    Fuyons l'écueil ;
    Évitons l'œil
    De l'austère sagesse.
    De sa jeunesse
    Qui jouit bien,
    Dans sa vieillesse
    Ne regrettera rien.
    Si tous les...

  •  
    Départ des Amazones Françaises des 83 départements pour les frontières (1792)
    ou
    Chanson nouvelle

    Réjouissez-vous, patriotes,
    Vous allez avoir du secours ;
    Les filles, femmes en ribotte
    Veulent se combattre à leur tour. (bis)
    A la tête des Volontaires,
    On verra ce sexe charmant,
    D'...

  • Ne vous étonnez pas, objets sacrés et doux,
    Si quelqu'air de tristesse obscurcit mon visage.
    Quand un savant crayon dessinait cette image
    J'attendais l'échafaud et je pensais à vous.

  •  
    Des belles voluptés la voix enchanteresse
    N'aurait point entraîné mon oisive jeunesse.
    Je n'aurais point en vers de délices trempés,
    Et de l'art des plaisirs mollement occupés,
    Plein des douces fureurs d'un délire profane,
    Livré nue aux regards ma muse courtisane.
    J'aurais, jeune Romain, au sénat, aux combats,
    Usé pour la patrie et ma voix et...