• Debout sur la terrasse de son palais,
    Il promenait avec satis­faction ses regards
    Sur Samos soumise à ses lois.
    « Tout cela m’appartient, »
    Dit-il au roi d’Egypte,
    « Avoue que je suis heureux ! » —

    « Tu as éprouvé la faveur des dieux !
    Ceux qui jadis furent tes égaux,
    Maintenant plient sous la puissance de ton sceptre.
    L’un d’eux...

  • La passion apporte la souffrance ! — Qui apaisera
    Le cœur navré qui a trop perdu ?
    Où sont-elle les heures si rapidement envolées ?
    Vainement tu avais choisi le beau !
    Ton esprit est troublé, ton action confuse ;
    Le monde sublime, comme il échappe aux sens !

    Alors s’élève une musique aux ailes d’ange,
    Où les sons par myriades s’entrelacent aux sons,...

  •  
    Arcas
     
    Tu poursuis Damalis. Mais cette blonde tête
    Pour le joug de Vénus n'est point encore prête.
    C'est une enfant encore; elle fuit tes liens,
    Et ses yeux innocents n'entendent pas les tiens.
    Ta génisse naissante au sein du pâturage
    Ne cherche aux bords des eaux que le saule et l'ombrage ;
    Sans répondre à la voix des époux mugissants,...

  •  
    I

    Offrons tout ce qu'on doit d'encens, d'honneurs suprêmes
    Aux dieux, à la beauté plus divine qu'eux-mêmes.
    Puisse aux vallons d'Hémus, ou les rocs et les bois
    Admirèrent d'Orphée et suivirent la voix,
    L'Hèbre ne m'avoir pas en vain donné naissance !
    Les Muses avec moi vont connaître Byzance.
    Et si le ciel se prête à mes efforts heureux,...

  • Joyeux nouveau venu ! m’éjouis de t’entendre
           Gentil Coucou, t’appelerai-je oiseau,
                  Ou seulement une voix tendre
                  Qui vient jouter avec l’écho ?

    Tandis que suis gîsant sur la pelouse verte
           J’entends ta voix qui deux fois fait coucou,
                  Alerte et toujours plus...

  •  
    I

    Qui ? moi ? moi de Phoebus te dicter les leçons ?
    Moi, dans l'ombre ignoré, moi, que ses nourrissons
    Pour émule aujourd'hui désavoueraient peut-être.
    Dans ce bel art des vers je n'ai point eu de maître ;
    Il n'en est point, ami. Les poëtes vantés,
    Sans cesse avec transport lus, relus, médités ;
    Les dieux, l'homme, le ciel, la nature sacrée...

  • Sur l'air du Menuet d'Exaudet

    Josaphat
    Est un fat
    Très aride,
    Qui croit être fort savant
    Parce qu'il va souvent
    Sous la Zone Torride,
    Critiquant
    Et piquant
    Agrippine,
    Pour avoir fait lire à Prau
    Les ouvrages de Pro-
    Serpine.
    Si le Public lui pardonne
    Tous les travers qu'il se donne,
    Il...

  •  
    Amis, couple chéri, cœurs formés pour le mien,
    Je suis libre. Camille à mes yeux n'est plus rien.
    L'éclat de ses yeux noirs n'éblouit plus ma vue ;
    Mais cette liberté sera bientôt perdue.
    Je me connais. Toujours je suis libre et je sers ;
    Être libre pour moi n'est que changer de fers.
    Autant que l'univers a de beautés brillantes,
    Autant il a d'...

  •  
    « Dieu dont l’arc est d’argent, dieu de Claros, écoute ;
    O Sminthée-Apollon, je périrai sans doute,
    Si tu ne sers de guide à cet aveugle errant. »
    C’est ainsi qu’achevait l’aveugle en soupirant,
    Et près des bois marchait, faible, et sur une pierre
    S’asseyait. Trois pasteurs, enfants de cette terre,
    Le suivaient, accourus aux abois turbulents
    ...

  •  
    Un soir d’été, quand l’astre de Vénus
    Verse un jour doux sur les fleurs rafraîchies,
    Joue à travers les rameaux plus touffus,
    Et sert l’amour errant dans les prairies ;
    Thaïs, quittant l’ombre de ses berceaux,
    Court respirer l’air serein des campagnes,
    Et va chercher ses folâtres compagnes
    Qui l’attendoient sur le bord des ruisseaux.
    Un...