Oui, je le crois, je suis calme, je suis heureuse.
L’aube a dû rafraîchir mes tempes de fiévreuse.

Viens, je te conterai mon passé, si tu veux.
Et je te parlerai d’abord de ses cheveux.

Ses cheveux la nimbaient, virginale auréole.
Elle ne savait pas que la...

 
LE poète dort : l’oiseau chante.
Mais, près du poète endormi,
La voix de l’oiseau, plus touchante,
Garde quelque chose d’ami.

Le poète est mort : la fleur brille.
Mais, près du poète, la fleur,
Dans la goutte d’eau qui scintille
Garde quelque...

 
    Je subis la langueur du jour déjà pâli…
    Je suis très lasse, et je ne veux plus que l’oubli.

    Si l’on parle de moi, l’on mentira sans doute.
    Et mes pieds ont été déchirés par la route.

    Certes, on doit trouver plus loin des cieux meilleurs,...

Par les hivers anciens, quand nous portions la robe,
Tout petits, frais, rosés, tapageurs et joufflus,
Avec nos grands albums, hélas ! Que l’on n’a plus,
Comme on croyait déjà posséder tout le globe !

Assis en rond, le soir, au coin de feu, par groupes,
Image sur...

 
    Voici l’été… Les jours sont trop longs, mon amie,
    L’ombre tarde… On attend l’heure du grand repos,
    Des lys plus odorants, de la cloche endormie,
    De la grande fraîcheur des feuilles et des eaux.

    Je m’attriste de la clarté qui se prolonge....

En la grand’chambre ancienne aux rideaux de guipure
Où la moire est flétrie et le brocart fané,
Parmi le mobilier de deuil où je suis né
Et dont se scelle en moi l’ombre nacrée et pure ;

Avec l’obsession d’un sanglot étouffant,
Combien ma souvenance eut d’amertume...

 
Bienheureuse la destinée
D’un enfant grec du monde ancien !
Fruit d’un amoureux hyménée,
Il est gai d’une joie innée,
Et deux beaux sangs ont fait le sien.

C’est Pan, bénévole et farouche,
Qui forme son cœur et sa voix :
Il lui met la flûte à la...

 
Des fluides moments nul ne voit le passage,
Et le printemps des jours s’éteint comme il est né ;
C’est insensiblement, sur le fleuve de l’âge,
...

 
… Alors j’ouïs le bruit d’un océan qui roule
Sous le fouet terrible des vents,
Et je vis s’agiter une innombrable foule
Toute pareille aux flots mouvants.
Et les cœurs frémissaient d’une horrible colère,
Pâmés en des transports ardents ;
Et, dans les...

La Mélencolia se tient sur une pierre,
Le visage en sa main, cependant que le soir,
Triste, comme elle, étend son ombre sur la terre
Et qu’au loin le soleil s’éteint dans un ciel noir.

Que bâtit-on près d’elle ? Est-ce un grand monastère
Pour une foi qui meurt, ou...

Poet: Jean Lahor