• VIEILLE HISTOIRE

    Pygmalion avait conçu sa Galatée ;
    En elle projetant son rêve intérieur,
    Il la fit si vivante et parfaite en sa fleur,
    Qu’il l’adora, l’ayant trop tendrement sculptée.

    Pâle, à genoux, buvant cette blancheur lactée
    Dont Aphrodite avait animé la froideur,
    Il la priait, le cœur brûlé par sa splendeur :
    Sa...

  • Au beau soleil qui sonnait, de pauvres femmes,
    au seuil d’une maison pauvre comme mon âme,
    désignaient quelque chose. On entendait un char.
    Sur les coteaux marrons le ciel était en nacre
    comme les écailles d’huîtres en arc-en-ciel.
    Le chemin grimpait, doux comme un grand sommeil,
    et les poules chaudes ondulaient dans la poussière,
    avec, sous les ailes...

  •  
    Voilà le soleil qui décline ;
    Le jour s’est déjà retiré
    Du ravin et de la colline ;
    Le grand mont seul reste éclairé.

    L’ombre a noirci la plaine entière,
    Tout le pays d’où je reviens,
    L’étang, le clocher, la chaumière,
    Tout lieu cher dont je me souviens,

    Les nids épars de mes colombes,
    Mes verts sentiers près du ruisseau,
    Le...

  • Le soleil sur les monts s’écroule,
    S’empourpre, et, graduellement,
    Rétrécit son rayonnement,
    Toujours plus se ramasse en boule.

    Sa grande âme presque exhalée,
    De ses derniers soupirs de feu
    Rougit la côte et le milieu
    De la solitaire vallée.

    Et quand il s’éteint, descendu
    Sur un roc lierreux et fendu,
    Taché de noir comme les marbres...

  •  
    C’était sous l’équateur. Dans la vague apaisé
    Le char des jours plongeait ses flamboyants essieux,
    Et la nuit, s’avançant sur la voie embrasée,
    D’ombre et de paix sereine enveloppait les cieux.

    Les étoiles s’ouvraient sous un souffle invisible,
    Et brillaient, fleurs de feu, dans un ciel étouffant.
    L’Océan, dans son lit tiède, immense, paisible,...

  •  
    Si j’ose comparer le déclin de ma vie
    À ton coucher sublime, ô Soleil ! je t’envie.
    Ta gloire peut sombrer, le retour en est sûr :
    Elle renaît immense avec l’immense azur.
    De ton sanglant linceul tout le ciel se colore,
    Et le regard funèbre où luit ton dernier feu,
    Ce regard sombre et doux, dont tu couves encore
    Le lys que ta ferveur a fait...

  • Dans la pâleur embaumée de ce soleil fou,
    la chapelle des champs, vêtue d’un petit bois,
    enferme le mystère de clarté et de joie.
    Son clocher, comme un épi blanc mûr en Août,
    tout poudroyant de la farine eucharistique,
    domine les vallons bleus comme des cantiques.
    Comme une flèche encor, dans le cœur de l’Eté,
    par l’arc de l’horizon ce clocher est...

  •  

    ...

  • J’allai donc de mon pas rapide,
    Interwiever, pour mon journal,
    Flammarion, notre intrépide
    Astronome national.

    L’heure me semblait opportune.
    C’était le soir. Je le trouvai
    En train de farfouiller la Lune
    De son télescope éprouvé.

    Avec une grâce parfaite
    Il m’accueillit : « Ah ! ah ! fit-il,
    Vous venez encor pour… la fête ?
    ...

  •  
    Ce qui la peut guérir, cette enfant le repousse.
    « Oui, je l’aime, et j’en souffre, et ma douleur m’est douce,
                 Dit-elle, et j’en veux bien mourir.
    Sa voix me donne au cœur une vive secousse,
                 Mais j’en tressaille...