• MADRIGAL.

    Triste de mí que parto, mas no parto,
    Que el alma, que es de mí la mejor parte,
    Ni partirá, ni parte,
    De quien jamás el pensamiento aparto:
    Si parte el cuerpo triste, el alma queda
    Gozosa, ufana y leda:
    Sí; mas del alma el cuerpo parte, y temo,
    (¡O doloroso estremo!)
    Que en esta de los dos triste partida,
    Por fuerza he de...

  • Après les vents, après le triste orage,
    Après l'yver, qui de ravines d'eaux
    Avoit noyé des boeufs le labourage,

    Voicy venir les ventelets nouveaux
    Du beau printemps : desja dedans leur rive
    Se vont serrer les éclarcis ruisseaux.

    Mon Dieu, pour moy cette saison n'arrive.
    Le triste yver dure tousjours pour moy.
    Si bien Amour de mon...

  • Chanson

    J'entends la triste Philomèle
    Qui chante la nuit et le jour :
    Mais je ne puis faire comme elle
    Qui dit librement son amour.

    Je voudrais en mes tristes peines
    Me transformer en cet oiseau,
    Pour aller chanter sur les chênes
    L'ennui qui me mène au tombeau.

    J'irais sur la verte ramée
    Chanter la beauté de deux yeux,
    ...

  • Du triste coeur vouldrois la flamme estaindre,
    De l'estomac les flesches arracher,
    Et de mon col le lien destacher,
    Qui tant m'ont peu brusler, poindre et estraindre ;

    Puis l'ung de glace et l'aultre de roc ceindre,
    Le tiers de fer apris à bien trencher,
    Pour amortir, repousser et hascher
    Foeuz, dardz et neuds, sans plus les debvoir craindre....

  • Triste penser, en prison trop obscure,
    L'honneur, le soin, le devoir et la cure
    Que je soutiens des malheureux soudards,
    Devant mes yeux desquels j'ai la figure,
    Qui par raison et aussi par nature
    Devaient mourir entre piques et dards,
    Plutôt que voir fuir leurs étendards,
    Quand de te voir j'ai perdu l'espérance.
    Me font perdre de raison l'...

  • Ô triste départir,
    De moi tant regretté !
    Deuil ne sera ôté,
    Qui mon coeur fait partir :

    J'entends jusques au revoir,
    Si de moi tant désiré,
    Car quelque part que serai,
    Toujours ferai mon devoir.

  • Sort inique et cruel ! le triste laboureur
    Qui s'est arné* le dos à suivre sa charrue,
    Qui sans regret semant la semence menue
    Prodigua de son temps l'inutile sueur,

    Car un hiver trop long étouffa son labeur,
    Lui dérobant le ciel par l'épais d'une nue,
    Mille corbeaux pillards saccagent à sa vue
    L'aspic demi pourri, demi sec, demi mort.
    ...

  • Je suis le triste oiseau de la nuit solitaire,
    Qui fuit sa même espèce et la clarté du jour,
    De nouveau transformé par la rigueur d'Amour,
    Pour annoncer l'augure au malheureux vulgaire.

    J'apprends à ces rochers mon tourment ordinaire,
    Ces rochers plus secrets où je fais mon séjour.
    Quand j'achève ma plainte, Écho parle à son tour,
    Tant que le jour...