•     Oui ! cette plainte échappe à ma douleur :
            Je le sens, vous m’avez perdue.
    Vous avez, malgré moi, disposé de mon cœur,
    Et du vôtre jamais je ne fus entendue.

            Ah ! que vous me faites haïr
    Cette feinte amitié qui coûte tant de larmes !
        Je n’étais point jalouse de vos charmes,
    Cruelle ! de quoi donc vouliez-vous me punir ?...

  • Cette personne a dit des méchancetés :
    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
    Alors j’ai été révolté.

    Et j’ai été me promener près des champs
    où les petits brins d’herbes ne sont pas méchants,
    avec ma chienne et mon chien couchants.

    Là, j’ai vu des choses qui jamais
    n’ont dit aucune méchanceté,
    et de petits oiseaux innocents et gais....

  • On entend les étoiles :

    Dans l’giron
    Du Patron,
    On y danse, on y danse,
    Dans l’giron
    Du Patron,
    On y danse tous en rond.

    — Là, voyons, mam’zell’la Lune,
    Ne gardons pas ainsi rancune ;
    ...

  •  
    Toute cette nuit nous avons
    Relu le vieil ami Shakspere
    Aux beaux endroits que nous savons,
    Et voici que la nuit expire.

    Nous avons longtemps veillé, mais
    Nous lisions le poëte unique,
    Et la sombre nuit n'eut jamais
    Plus d'étoiles à sa tunique.

    Phoebé, qu'en riant nous troublons,
    Va s'enfuir, et le jour va naître,
    Et ma...

  • Cette nuit (noble accord des êtres et des choses)
    En un palais, le plus tranquille des tombeaux,
    Trois nymphes, l'or, la neige échangeantes aux roses,
    Dansaient, flammes de marbre, aux feux des vieux flambeaux.

  • Ô les tendres propos et les charmantes choses
    Que me disait Aline en la saison des roses !
    Doux zéphyrs qui passiez alors dans ces beaux lieux.
    N'en rapportiez-vous rien à l'oreille des dieux ?

    SEGRAIS.



    Vois, cette branche est rude, elle est noire, et la nue
    Verse la pluie à flots sur son écorce nue ;
    Mais attends que l'hiver s'en...

  • J'ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline.
    Dans l'âpre escarpement qui sur le flot s'incline,
    Que l'aigle connaît seul et seul peut approcher,
    Paisible, elle croissait aux fentes du rocher.
    L'ombre baignait les flancs du morne promontoire ;
    Je voyais, comme on dresse au lieu d'une victoire
    Un grand arc de triomphe éclatant et vermeil,
    À l'endroit où s'...

  • J'ai choisi cette rose au fond d'un vieux panier
    Que portait par la rue une marchande rousse ;
    Ses pétales sont beaux du premier au dernier,
    Sa pourpre vigoureuse en même temps est douce

    Vraiment d'une autre rose elle diffère moins
    Que la lanterne fait d'une vessie enflée :
    A ne s'y pas tromper qu'un sot mette ses soins,
    Mais la perfection est chose...

  • Tu arbores parfois cette grâce bénigne
    Du matinal jardin tranquille et sinueux
    Qui déroule, là-bas, parmi les lointains bleus,
    Ses doux chemins courbés en cols de cygne.

    Et, d'autres fois, tu m'es le frisson clair
    Du vent rapide et exaltant
    Qui passe, avec ses doigts d'éclair,
    Dans les crins d'eau de l'étang blanc.

    Au bon toucher de tes...