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    Vierge, pleine de grâce, entre toutes bénie,
    Egide de la foi, bouclier du génie ;
    Toi par qui sur la terre arrivent tous les dons,
    L’intarissable flot des célestes pardons ;
    Vierge, type idéal de la femme angélique,
    Objet immaculé d’un culte hyperdulique,
    Lys royal qu’on vit naître à l’ombre du saint-lieu,
    Marie, Eve sauveur, fille et mère de...

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    Dieu est en tout.

    Livre longtemps fermé dont les vivantes pages
    Flottaient au gré des vents, à l’aurore des âges,
    Du globe primitif herbier monumental,
    Déroule à mes regards ton luxe végétal !
    Sortez, vastes forêts, de vos linceuls de pierre,
    Des siècles entassés secouez la poussière,
    Relevez-vous ! Debout ! Sur la terre et les...

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    I

    L’universelle angoisse appelait un Sauveur.
    Cette nuit-là, les saints priaient avec ferveur ;
    Une voix caressante et pleine de mystère
    Flottait sur les grands bois, les champs de riz, les eaux ;
    Et très faible, sans même éveiller les oiseaux,
    Un hymne monta de la Terre.

    « O Bienheureux qu’entoure un vénérable chœur
    Puissé-je pénétrer...

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    Toi qui fleuris ce que tu touches,
    Qui, dans les bois, aux vieilles souches
              Rends la vigueur,
    Le sourire à toutes les bouches,
              La vie au cœur ;

    Qui changes la boue en prairies,
    Sèmes d’or et de pierreries
              Tous les haillons,
    Et jusqu’au seuil des boucheries
              Mets des rayons !

    Ô printemps...

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    Quand on se rencontre et qu'on s'aime,
    Que peut-on échanger de mieux
    Que la prière, don suprême,
    Or pur qu'on reçoit même aux cieux ?

    Vous me l'offrez, je le réclame :
    Pensez à moi dans le saint lieu ;
    Que cette obole de votre âme
    M'enrichisse au trésor de Dieu.

    L'Orient sous son ciel de fête,
    Prenant les astres...

  • O toi dont l'oreille s'incline
    Au nid du pauvre passereau,
    Au brin d'herbe de la colline
    Qui soupire après un peu d'eau;

    Providence qui console,
    Toi qui sais de quelle humble main
    S'échappe la secrète obole
    dont le pauvre achète son pain;

    Toi qui tiens dans ta main diverse
    L'abondance et la nudité,
    Afin que de leur doux commerce...

  • Du créateur
    Ceci que j’ai appris parmi les hommes mortels comme la plus grande merveille.
    Ce n’était là ni la terre ni le ciel au-dessus
    Ni qu’il y avait n’importe quel arbre ni montagne
    Ni (d’étoiles) du tout, ni l’éclat du soleil
    Ni la lueur de la lune, ni (il y avait) la mer glorieuse.
    Quand il n’y avait rien, aucune fin et aucune limite,
    Il y avait...

  • Ô Seigneur, exaucez et dictez ma prière,
    Vous la pleine Sagesse et la toute Bonté,
    Vous sans cesse anxieux de mon heure dernière,
    Et qui m’avez aimé de toute éternité.

    Car — ce bonheur terrible est tel, tel ce mystère
    Miséricordieux, que, cent fois médité,
    Toujours il confondit ma raison qu’il atterre, —
    Oui, vous m’avez aimé de toute éternité,

    ...
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    Or Ierouschalaïm est déserte ; son mur
    Incendié ; ses fils, nourris de porc impur,
    Parmi les étrangers errent au bord du Fleuve.
    Iahvé, restant sourd et n’ouvrant point ses yeux,
    A rompu l’alliance et refermé les cieux ;
    La Tige de Ziôn a séché dans l’épreuve.

    Seul de son peuple, à l'heure où le soir qui descend,
    Comme aux jours du Malheur,...

  • Ici jonc, coudrier, viorne,
    Enfants du roc et du marais,
    Sont les côtoyeurs toujours frais
    De leur rivière lente et morne.

    Or, voici qu’en forme de corne,
    Du haut des penchantes forêts,
    La lune, verte tout exprès,
    D’un nimbe émeraudé les orne.

    Un petit vent mystérieux
    Traverse d’un frisson pieux
    Le brin d’herbe, l’onde et la feuille...