• Mes vers, sur les lames d'ivoire
    De votre carnet, font semblant
    D'imiter la floraison noire
    Des cheveux sur votre cou blanc.

    Il faudrait d'immortelles strophes
    A votre charme triomphal,
    Quand dans un tourbillon d'étoffes
    Vous entrez follement au bal.

    Le sein palpite sous la gaze
    Et, fermés à demi, les yeux
    Voilent leurs éclairs de...

  • (V)

    Mais geai qui paon se rêve aux plumes,
    Haut, ces tours sont-ce mes juchoirs ?
    D'îles de Pâques aux fleurs noires
    Il me souvient en loins posthumes :

    Je suis un pauvre oiseau des îles.

    Or, d'avoir trop monté les hunes
    Et d'outre-ciel m'être vêtu,
    J'ai pris le mal des ingénus
    Comme une fièvre au clair de lune,

    ...

  • Tu te verras ton ivoire crêper
    Par l'outrageuse et tardive vieillesse.
    Lors sans pouvoir en rien participer
    D'aucune joie et humaine liesse,
    Je n'aurai eu de ta verte jeunesse,
    Que la pitié n'a su à soi ployer
    Ni du travail qu'on m'a vu employer
    A soutenir mes peines éphémères
    Comme Apollon, pour mériter loyer,
    Sinon rameaux et feuilles...

  • Un ivoire vivant, une neige animée,
    Fait que mon oeil ravi ne s'en peut retirer.
    Ô main victorieuse, apprise à bien tirer,
    Que tu m'as de beaux traits la poitrine entamée !

    Aux célestes beautés mon âme accoutumée
    Ne trouve objet que toi qui la puisse attirer,
    Et croit qu'elle te peut sans offense adorer,
    Tant elle est de ta glace à toute heure...

  • Doux pâtre qui survit
    tendrement à son rôle
    avec sur son épaule
    un débris de brebis.
    Doux pâtre qui survit
    en ivoire jaunâtre
    à son jeu de pâtre.
    Ton troupeau aboli
    autant que toi dure
    dans la lente mélancolie
    de ton assistante figure
    qui résume dans l'infini
    la trêve d'actives pâtures.

  • En quelle nuit, de ma lance d'ivoire,
    Au mousse bout d'un corail rougissant,
    Pourrai-je ouvrir ce boutin languissant,
    En la saison de sa plus grande gloire ?

    Quand verserai-je, au bout de ma victoire,
    Dedans sa fleur le cristal blanchissant,
    Donnant couleur à son teint pâlissant,
    Sous le plaisir d'une longue mémoire ?

    Puisse elle tôt à bonne...

  • Je vis haut élevé sur colonnes d'ivoire,
    Dont les bases étaient du plus riche métal,
    A chapiteaux d'albâtre et frises de cristal,
    Le double front d'un arc dressé pour la mémoire.

    A chaque face était portraite une victoire,
    Portant ailes au dos, avec habit nymphal,
    Et haut assise y fut sur un char triomphal
    Des empereurs romains la plus antique gloire....