Un ivoire vivant, une neige animée,
Fait que mon oeil ravi ne s'en peut retirer.
Ô main victorieuse, apprise à bien tirer,
Que tu m'as de beaux traits la poitrine entamée !
Aux célestes beautés mon âme accoutumée
Ne trouve objet que toi qui la puisse attirer,
Et croit qu'elle te peut sans offense adorer,
Tant elle est de ta glace à toute heure enflammée.
Le jour dont si souvent j'aime à me souvenir,
Jour qu'il te plut mes yeux et mon coeur retenir,
Et de leur servitude embellir la victoire,
Tu rompis tant de noeuds qui m'avaient su lier,
Et me faisant dès lors toute chose oublier,
Tu fus mon seul penser, mon âme et ma mémoire.