•           Schwer und dumpfig
              Eine Wetterwolke
    Durch die grüne Ebne schwankt der Marsch.
         Zum wilden eisernen Würfelspiel
    5 Strekt sich unabsehlich das Gefilde,
         Blicke kriechen niederwärts,
    An die Rippen pocht das Männerherz,
         Vorüber an holen Todengesichtern
         Niederjagt die Front der Major,
    10           ...

  •  
    Le voilà qui chevauche à travers la forêt,
    Vigilant, le cœur haut et la lance en arrêt ;
    Il va dans l’inconnu des bois, des chemins sombres,
    Fuyant tout ce qui luit, scrutant les lieux pleins d’ombres,
    Devinant sous les fleurs la guêpe ou le poison,
    Craignant l’œil trop ami qui brille hors de saison.
    Il ne veut rien toucher que du bout de ses armes,...

  • Quel silence à présent sur ce morne terrain
    Où la mêlée hier hurlait dans la fumée !
    II ne reste plus rien de cette grande armée,
    Que des affûts brisés et des fragments d’airain.

    La bataille perdue importe au souverain,
    Mais toujours l’amoureux chante à la bien-aimée
    Cette chanson de Mai dont toute âme est charmée ;
    Toujours le soleil luit sur les...

  • Mon père, ce héros au sourire si doux,
    Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
    Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
    Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
    Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
    Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit.
    C’était un Espagnol de l’armée en déroute
    Qui se traînait sanglant...

  •  
    Ils ne sont plus, laissez en paix leur cendre :
    Par d’injustes clameurs ces braves outragés
    À se justifier n’ont pas voulu descendre ;
    Mais un seul jour les a vengés :
    Ils sont tous morts pour vous défendre.

    Malheur à vous si vos yeux inhumains
    N’ont point de pleurs pour la patrie !
    Sans force contre vos chagrins,
    Contre le mal commun...

  •  
    À Ernest Christophe.

    Les braves dorment bien dans cette immense plains.
    Pas de saules pleureurs, pas de mornes cyprès...
    Ce n’est qu’un terrain vague où vient la.marjolaine,
    La bruyère et l’ajonc. — Mais là, cent ans après,
    Filant à pas songeurs leur quenouille de laine,
    Les filles du Pays, d’un long regard pieux,
    Salueront le champ...

  • En icelle valée oyoit on grant sons
    de tabours, trompes et naquerres.
    MANDEVILLE.

    Or ilz sont mortz, Diex ayt leurs ames.
    Quant est des cors, ils sont pourryz.
    Le Grand Testament de Villon.

    De dars i ot grant lanceis
    Et de pierres grand jeteis
    Et de lances grand bouteis
    Et d’espées grand capleis....

  • C’est la huitième journée
    De la bataille donnée
    Aux bords du Guadalèté
    Maures et chrétiens succombent,
    Comme les cédrats qui tombent
    Sous les flèches de l’été.

    Sur le point qui les rassemble
    Jamais tant d’hommes ensemble
    N’ont combattu tant de jours ;
    C’est une bataille immense
    Qui sans cesse recommence,
    Plus formidable...


  • ...

  • À Léo Joubert.

    Là-bas, vers l'horizon du frais pays herbeux
    Où la rivière, lente et comme désoeuvrée,
    Laisse boire à son gué de longs troupeaux de boeufs,
    Une grande bataille autrefois fut livrée.

    C'était, comme aujourd'hui, par un ciel de printemps.
    Dans ce jour désastreux, plus d'une fleur sauvage,
    Qui s'épanouissait, flétrie en peu d'instants,...