• Sur la banquette en moleskine
    Du sombre corridor,
    Aux flonflons d'Offenbach s'endort
    Une blanche Arlequine.

    ... Zo' qui saute entre deux MMrs,
    Nul falzar ne dérobe
    Le double trésor sous sa robe
    Qu'ont mûri d'autres cieux.

    On soupe... on sort... Bauby pérore...
    Dans ton regard couvert,
    Faustine, rit un matin vert...
    ... Amour,...

  • Avant que tu ne t'en ailles,
    Pâle étoile du matin,
    - Mille cailles
    Chantent, chantent dans le thym. -

    Tourne devers le poète,
    Dont les yeux sont pleins d'amour;
    - L'alouette
    Monte au ciel avec le jour. -

    Tourne ton regard que noie
    L'aurore dans son azur;
    - Quelle joie
    Parmi les champs de blé mûr ! -

    Puis fais luire...

  • Avant que mon désir douloureux soit comblé
    D'un amour qui l'apaise enfin ou dont je meure,
    Entendrai-je souvent encor la mer du blé
    Bruire aux alentours de ma chère demeure ?

    Trop de fois, taciturne et sombre, et regardant
    Mes chiens souples bondir à travers l'herbe haute,
    J'ai dispersé ton feu stérile, ô coeur ardent,
    A tous les vents du soir qui...

  • Nous n'entrons point d'un pas plus avant en la vie
    Que nous n'entrions d'un pas plus avant en la mort,
    Nostre vivre n'est rien qu'une eternelle mort,
    Et plus croissent nos jours, plus decroit nostre vie :

    Quiconque aura vescu la moitié de sa vie,
    Aura pareillement la moitié de sa mort,
    Comme non usitee on deteste la mort
    Et la mort est commune...

  • Avant le temps tes temples fleuriront,
    De peu de jours ta fin sera bornée,
    Avant le soir se clorra ta journée ,
    Trahis d'espoir tes pensers periront :

    Sans me flechir tes escrits fletriront,
    En ton desastre ira ma destinée,
    Ta mort sera pour m'aimer terminée,
    De tes souspirs noz neveux se riront.

    Tu seras fait d'un vulgaire la fable :
    ...

  • - Je veux bien vivre ; mais vraiment,
    L'Idéal est trop élastique !

    - C'est l'Idéal, son nom l'implique,
    Hors son non-sens, le verbe ment.

    - Mais, tout est conteste ; les livres
    S'accouchent, s'entretuent sans lois !

    - Certes, l'Absolu perd ses droits,
    Là où le Vrai consiste à vivre.

    - Et, si j'amène pavillon
    Et repasse au...

  • L'aurai-je exprimé, avant de m'en aller,
    ce coeur qui, tourmenté, consent à être ?
    Étonnement sans fin, qui fus mon maître,
    jusqu'à la fin t'aurai-je imité ?

    Mais tout surpasse comme un jour d'été
    le tendre geste qui trop tard admire ;
    dans nos paroles écloses, qui respire
    le pur parfum d'identité ?

    Et cette belle qui s'en va, comment...

  • Avant que vous comptiez dix
    tout change : le vent ôte
    cette clarté des hautes
    tiges de maïs,

    pour la jeter ailleurs ;
    elle vole, elle glisse
    le long d'un précipice
    vers une clarté-soeur

    qui déjà, à son tour,
    prise par ce jeu rude,
    se déplace pour
    d'autres altitudes.

    Et comme caressée
    la vaste surface...

  • Notre avant-dernier mot
    serait un mot de misère,
    mais devant la conscience-mère
    le tout dernier sera beau.

    Car il faudra qu'on résume
    tous les efforts d'un désir
    qu'aucun goût d'amertume
    ne saurait contenir.

  • Avant que d'adorer le ciel de vos beautés,
    D'un clin d'oeil triplement j'aperçus d'aventure
    Votre visage, Amour, chef-d'oeuvre de Nature,
    Par qui je souffre, hélas, tant d'âpres cruautés !

    Vous teniez ce cristal, miroir des déités,
    Qui me représenta votre sainte figure,
    Et ce riche portrait, riche de la peinture
    Des braves traits naïfs de vos...