Il pleut des voix de femmes comme si elles étaient mortes même dans le souvenir.
c’est vous aussi qu’il pleut, merveilleuses rencontres de ma vie. ô gouttelettes !
et ces nuages cabrés se prennent à hennir tout un univers de villes auriculaires
écoute s’il pleut tandis que le regret et le dédain pleurent une ancienne musique
écoute tomber les liens qui te retiennent en...
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J’entends, par-dessus les campagnes,
Planer les cloches du pays
Et déjà je ne peux plus voir
Les contours des tours rondes.La nuit, la mer, deux rubans bleus
Qu’ornemente l’or des étoiles,
Ont roulé dans leurs plis
Les bords de l’île.
Tout s’éloigne,
Tout se coule dans le silence.
Près de ma bouche,
Muets, les vents se... -
Ce bonhomme ne défumait
De toute la sainte journée ;
Vous eussiez dit son calumet
Une petite cheminée.
Or, voilà qu’un jour l’aborda
Un des membres de cette ligue,
Qui, contre l’abus du tabac
Inutilement se fatigue :
« Eh bien ! monsieur, — dit celui-ci
Le nouvel impôt que voici
Doit vous embêter, et pour cause.
N’est-ce pas l’... -
Quand j’ pass’ triste et noir, gn’a d’quoi rire.
Faut voir rentrer les boutiquiers
Les yeux durs, la gueule en tir’lire,
Dans leurs comptoirs comm’ des banquiers.J’ les r’luque : et c’est irrésistible.
Y s’ caval’nt, y z’ont peur de moi,
Peur que j’ leur chopp’ leurs comestibles,
Peur pour leurs femm’s, pour je n’ sais quoi.Leur conscienc’...
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Déjà la grange est tout en feu :
Tourbillons noirs, flammes brandies ;
Le toit se fend par le milieu ;
Les souris crient dans l’incendie.On se hèle de bouge en bouge ;
Des malades sortent du lit,
Collant leurs fronts creux et pâlis
Aux fenêtres tout à coup rouges.Les toits voisins brûlent en rond.
...
Le soir, un vent fiévreux et lourd oppresse
Parmi la rue où sont les restaurants,
Alors que juin à des clameurs d’ivresse
Mêle son âme aux souffles altérants.À peine si quelques voix d’enfants crient.
À peine si l’on voit se détacher
Loin, sur l’ennui morne des closeries,
L’enseigne au croissant d’or d’un boulanger.Et chaque soir par...
Voici le mois des eaux mornes et croupissantes
Autour des bourgs, parmi les routes et les sentes,
Au long des clos, sur les...J’avais dans la banlieue
Mon toit officiel.
Se mirant en l’eau bleue,
Quand était bleu le ciel.J’étais là, bien tranquille,
Lisant, ces jours derniers,
Les horreurs de la Ville
Que narraient ses « papiers » :Plus d’amour, plus de joie !
Disaient tous ces journaux.
Paris semble être en proie
À des dieux infernaux.La...
Parfois, lorsque hurle le vent,
De malheur, mon cœur se désole.
Des larmes vont, le ternissant…
Tant de regrets et nulle obole !
J’ai donc appris, destin cocasse,
À rire alors qu’il faut pleurer.
Oui, souffrir, soit ! Mais point de trace !
Chanter les pleurs qu’on veut verser !
Car à quoi bon lever les voiles ?
Le mal couvant sur les...Allons, debout ! belle endormie,
Misère, donne moi la main,
Et reprenons notre chemin.
Ô toi, ma muse, ô toi, ma mie.Eh bien ! qu’est-ce encore aujourd’hui ?
Tu n’es pas à la rigolade,
Est-ce que tu serais malade ?
As-tu mal dormi cette nuit ?Quelqu’un chercha-t-il à te nuire ?
Demain il sera pourfendu.
Ou quelque autre t’a-t-il...