• ¿Y en afán incesante, el rumbo incierto,
    Hacia otra, y otra, más lejana grilla,
    Rodando iremos sobre el mar desierto,
    Sin que un instante en apacible puerto
     Repose nuestra quilla?

    ¡Oh lago, un año se lia cumplido apenas;
    Y héme aquí solitario! ¡Sus pisadas
    No volverá á estampar en tus arenas...

  • Calmó el piélago undoso, como el hervor desmaya
     De agua que el fuego enciende, si el fuego se enfrió;
    El onda, aun humeante, desanegó la playa,
     Y á dormir en su lecho la mar se recogió.

    Y de una nube en otra rodando el astro augusto,
    ...

  • Muere en ocaso el luminar del día;
    Asciende en tanto á la región del cielo
    Cándida Febe en silencioso vuelo,
    Y orna la frente de la noche umbría
     Con transparente velo.

    Por los etéreos ámbitos se extiende
    El albor ondeante, que ilumina
    Como río de fuego la colina,
    En los riscos se quiebra, en...

  •  Nacer en primavera
    Y efímera morir como la rosa;
     Cual céfiro ligera
    Empaparse en esencia deliciosa
    Y en el diáfano azul que la embriaga
     Nadar tímida y vaga;

    Mecerse en una flor abierta apenas,...

  • Ved cómo á la tierra va
    Hoja tras hoja cayendo;
    Cómo la brisa gimiendo
    De los valles se alza ya.
    Ved la golondrina allá
    Rasando en veloz huída
    La faz del lago dormida;
    Ved al rapaz de la choza
    Entresacar de la broza
    Lefia del árbol caída.

    Ya el boscaje no estremece
    La fuente con sordos ecos;
    En desabrigados huecos
    ...

  • Es-tu d'Europe ? es-tu d'Asie ?
    Es-tu songe ? es-tu poésie ?
    Es-tu nature, ou fantaisie,
    Ou fantôme, ou réalité ?
    Dans tes yeux l'Inde se décèle,
    Sur tes cheveux le Nord ruisselle ;
    Tout climat a son étincelle
    Dans le disque de ta beauté !

    Sœur des Psychés, ou fille d'Eve !
    Quand ma jeunesse avait sa sève,
    C'était sous ces traits que...

  •  
    Tu ne dors pas, souffle de vie,
    Puisque l'univers vit toujours !
    Sa sainte haleine vivifie
    Les premiers et les derniers jours.
    C'est toi qui répondis au Verbe qui te nomme,
    Quand le chaos muet tressaillit comme un homme
    Que d'une voix puissante on éveille en sursaut ;
    C'est toi qui t'agitas dans l'inerte matière,
    ...

  •  
    Saint-Point, près Mâcon, 9 février 1824.

    Grâce aux vers enchanteurs que tout Paris répète,
    Ton nom a retenti jusque dans ma retraite ;
    Et le soir, pour charmer les ennuis des hivers,
    Autour de mon foyer nous relisons ces vers
    Où brille en se jouant ta muse familière,
    Qu’eût enviés Térence, et qu’eût signés Molière.
    Comment peux...

  • Souvent sur les mers où se joue
    La tempête aux ailes de feu,
    Je voyais passer sur ma proue
    Le haut mât que le vent secoue,
    Et pour qui la vague est un jeu !

    Ses voiles ouvertes et pleines
    Aspiraient le souffle des flots,
    Et ses vigoureuses antennes
    Balançaient sur les vertes plaines
    Ses ponts chargés de matelots.

    La lame en vain...

  •  

    Le jour où cet époux, comme un vendangeur ivre,
    Dans son humble maison t'entraîna par la main,
    Je m'assis à la table où Dieu vous menait vivre,
    Et le vin de l'ivresse arrosa notre pain.

    La nature servait cette amoureuse agape ;
    Tout était miel et lait, fleurs, feuillages et fruits,
    Et l'anneau nuptial s'échangeait sur la nappe,
    Premier...