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    Ô sombre hiver ! Nuit de l’année,
    Viens ! Ne garde plus enchaînée
    La tempête désordonnée.

    Accours des quatre points des cieux ;
    Laisse l’ouragan furieux
    Briser les chênes soucieux.

    Âpre bise, ouragan sonore,
    Accourez tous, je vous implore
    Comme le soleil et l’aurore !

    Que le champ, ce divin aïeul,
    Disparaisse sous un...

  • Le Voyageur.

    L’ombre sans lune a couvert la campagne ;
    Où t’en vas-tu, pâtre silencieux ?

    Le Pâtre.

    O voyageur, le souci m’accompagne,
    Et, quand tout dort, je marche sous les cieux.

    Le Voyageur.

    Sans voix qui bêle et sans grelot qui sonne,
    Ton noir troupeau s’allonge dans la nuit !…

    Le Pâtre.

    O...

  • — « Sur les bois oubliés quand passe l’hiver sombre,
    Tu te plains, ô captif solitaire du seuil,
    Que ce sépulcre à deux qui fera notre orgueil
    Hélas ! du manque seul des lourds bouquets s’encombre.
      
    Sans écouter Minuit qui jeta son vain nombre,
    Une veille t’exalte à ne pas fermer l’œil
    Avant que dans les bras de l’ancien fauteuil
    Le suprême...

  • II

    Vision sombre ! un peuple en assassine un autre.

    Et la même origine, ô Saxons, est la nôtre !
    Et nous sommes sortis du même flanc profond !
    La Germanie avec la Gaule se confond
    Dans cette antique Europe où s'ébauche l'histoire.
    Croître ensemble, ce fut longtemps notre victoire ;
    Les deux peuples s'aidaient, couple...

  • Un soir, au temps du sombre équinoxe d'automne
    Où la mer forcenée et redoublant d'assauts
    Se cambre et bat d'un lourd bélier le roc qui tonne,
    Nous étions dans un lieu qui domine les eaux.

    Heure trouble, entre l'ombre et le jour indécise !
    La faux du vent sifflait dans les joncs épineux.
    A mes pieds, sur la terre humide et nue assise
    Tu...

  • Vision sombre ! un peuple en assassine un autre.

    Et la même origine, ô Saxons, est la nôtre !
    Et nous sommes sortis du même flanc profond !
    La Germanie avec la Gaule se confond
    Dans cette antique Europe où s'ébauche l'histoire.
    Croître ensemble, ce fut longtemps notre victoire ;
    Les deux peuples s'aidaient, couple heureux, triomphant,
    Tendre, et...

  • Beau, frais, souriant d'aise à cette vie amère.
    SAINTE-BEUVE.


    Dans l'alcôve sombre,
    Près d'un humble autel,
    L'enfant dort à l'ombre
    Du lit maternel.
    Tandis qu'il repose,
    Sa paupière rose,
    Pour la terre close,
    S'ouvre pour le ciel.

    Il fait bien des rêves.
    Il voit par moments
    Le sable des grèves
    Plein...

  • Je ne veux condamner personne, ô sombre histoire.
    Le vainqueur est toujours traîné par sa victoire
    Au-delà de son but et de sa volonté ;
    Guerre civile ! ô deuil ! le vainqueur emporté
    Perd pied dans son triomphe et sombre en cette eau noire
    Qu'on appelle succès n'osant l'appeler gloire.
    C'est pourquoi tous, martyrs et bourreaux, je les plains.
    Hélas !...

  • Me voilà revenu de ce voyage sombre,
    Où l'on n'a pour flambeaux et pour astre dans l'ombre
    Que les yeux du hibou ;
    Comme, après tout un jour de labourage, un buffle
    S'en retourne à pas lents, morne et baissant le mufle,
    Je vais ployant le cou.

    Me voilà revenu du pays des fantômes,
    Mais je conserve encor, loin des muets royaumes
    Le teint pâle des...

  • Une douceur splendide et sombre
    Flotte sous le ciel étoilé
    On dirait que là-haut, dans l?ombre
    Un paradis s?est écroulé.

    Et c?est comme l?odeur ardente,
    L?odeur fiévreuse dans l?air noir,
    D?une chevelure d?amante
    Dénouée à travers le soir.

    Tout l?espace languit de fièvres.
    Du fond des coeurs mystérieux
    S?en viennent mourir sur les...