• Coteaux fins aux grands cyprès noirs,
    Pour faire vos gammes exquises
    Vous n’avez pas besoin des soirs
    Ni des aurores indécises.

    Dans les claires heures du jour,
    Vous dressez, couronné de vignes,
    Vers le ciel tendre avec amour,
    Votre front grec aux belles lignes.

    Sereins et purs, point élevés,
    Votre harmonie où l’azur flotte
    Déroule...

  • C’est vainement, Fréron, qu’en tes sages écrits
    Dévouant nos cotins à de justes mépris,
    Tu prétens, du bon goût retarder la ruine ;
    C’en est fait : sur ces bords, où le vice domine,
    Plus puissante, renaît l’hydre des sots rimeurs,
    Et la chûte des arts suit la perte des mœurs.
    ...

  • Un Ecrit clandestin n’est pas d’un honnête homme,
    Quand j’attaque quelqu’un, je le dois & me nomme.

    NE prétends plus, Fréron, par tes savants efforts $
    Détrôner le faux-Goût, qui règne fur nos bords >
    Depuis que nous pleurons Flnnocence exilée :
    Sous tes mâles écrits, vainement accablée,
    On voit renaître entíôr Ffíydre des sots rimeurs 5
    Et la...

  •  
    Au lieu de blasphémer, apprenons à bénir !

    Gloire au Dieu juste et fort qui nous donna la vie !
    Trêve à ces chants de deuil, à ces cris d’agonie
    Dont trop souvent ma Muse attrista son berceau !
     L’homme est toujours puissant, la femme est toujours belle,
    L’enfant sourit encore au vieillard qui l’appelle,
    Le raisin à la coupe et la...

  • VII

    Que faites-vous, Seigneur ? à quoi sert votre ouvrage ?
    À quoi bon l’eau du fleuve et l’éclair de l’orage ?
    Les prés ? les ruisseaux purs qui lavent le gazon ?
    Et, sur les coteaux verts dont s’emplit l’horizon,
    Les immenses...

  • L’Europe renaissait, et la pensée humaine
    Si longtemps prisonnière allait rompre sa chaîne ;
    Jours de lutte et de sang pleins d’ombre et de soleil.
    Déjà la Renaissance et son éclat vermeil
    Avaient illuminé la nuit sombre du cloître.
    L’esprit voulait enfin s’affranchir et s’accroître ;
    Et, bravant l’Empereur, et le Pape, et l’Enfer,
    De sa voix d’ouragan...

  • XXXV

    QUE LA MUSIQUE DATE DU SEIZIÈME SIÈCLE

    I

    Ô vous, mes vieux amis, si jeunes autrefois,
    Qui comme moi des jours avez...

  • Liberté de juillet ! Femme au buste divin,
    Et dont le corps finit en queue !
    G. DE NERVAL.

    E la lor cieca vita è tanto bassa
    Ch’invidiosi son d’ogn’altra sorte.
    Inferno, canto III.

    Avec ce siècle infâme il est temps que l’on rompe ;
    Car à son front damné le doigt fatal a mis
    Comme aux...

  • (Fragments)

    ... Eh ! quel temps fut jamais en vices plus fertile ?
    Quel siècle d'ignorance, en beaux faits plus stérile,
    Que cet âge nommé siècle de la raison !
    Tout un monde sophiste, en style de sermon,
    De longs écrits moraux nous ennuie avec zèle,
    Et l'on prêche les moeurs jusque dans la Pucelle.
    Je le sais ; mais, ami, nos modestes aïeux
    ...

  • Non. Il fut gallican, ce siècle, et janséniste !
    C'est vers le Moyen Age énorme et délicat
    Qu'il faudrait que mon coeur en panne naviguât,
    Loin de nos jours d'esprit charnel et de chair triste.

    Roi politicien, moine, artisan, chimiste,
    Architecte, soldat, médecin, avocat,
    Quel temps ! Oui, que mon coeur naufragé rembarquât
    Pour toute cette force ardente...