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    O ma belle brune aux yeux bleus,
    Vagabonde enfant des Bohèmes,
    Laisse-moi lire dans tes yeux,
    De ton regard les longs poèmes.

    Derrière le rideau des bois
    Le soleil va cacher son orbe ;
    Assoupis un moment ta voix
    Et les refrains de ton théorbe.

    Et dans l’océan de tes yeux
    Laisse voguer ma fantaisie ;
    Sous les plis de leurs...

  • O fille de Palma ! Violente adorée,
    Poëme que Titien jusqu’à sa mort chanta,
    Œuvre folle des Dieux par le soleil dorée
    Comme un pampre lascif qu’arrose la Brenta !

    Fleur de la volupté, splendide Violante,
    Ton nom vient agiter le corps avant le cœur,
    Tu soulèves l’amour sur ta lèvre brûlante,
    Où les pâles désirs s’abattent tout en chœur.

    O fille...

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    Je pris pour maître, un jour, une rude maîtresse,
    Plus fauve qu’un jaguar, plus rousse qu’un lion !
    Je l’aimais ardemment, âprement, sans tendresse,
    Avec possession plus qu’adoration !
    C’était ma rage, à moi ! la dernière folie
    Qui saisit, ― quand, touché par l’âge et le malheur,
    On sent au fond de soi la jeunesse finie...
    Car le soleil des...

  • Je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre :
    La gueuse, de mon âme, emprunte tout son lustre ;
    Invisible aux regards de l'univers moqueur,
    Sa beauté ne fleurit que dans mon triste coeur.

    Pour avoir des souliers elle a vendu son âme.
    Mais le bon Dieu rirait si, près de cette infâme,
    Je tranchais du Tartufe et singeais la hauteur,
    Moi qui vends ma...

  • Je pris pour maître, un jour, une rude Maîtresse,
    Plus fauve qu'un jaguar, plus rousse qu'un lion !
    Je l'aimais ardemment, - âprement, - sans tendresse,
    Avec possession plus qu'adoration !
    C'était ma rage, à moi ! la dernière folie
    Qui saisit, - quand, touché par l'âge et le malheur,
    On sent au fond de soi la jeunesse finie...
    Car le soleil des jours...

  • Dieu gard ma Maîtresse et Régente,
    Gente de corps et de façon.
    Son coeur tient le mien en sa tente
    Tant et plus d'un ardent frisson.
    S'on m'oit pousser sur ma chanson
    Son de voix, ou harpes doucettes,
    C'est Espoir, qui sans marrisson
    Songer me fait en amourettes.

    La blanche colombelle belle,
    Souvent je vais priant, criant :
    Mais dessous...

  • Je veux mourir pour tes beautés, Maîtresse,
    Pour ce bel oeil, qui me prit à son hain,
    Pour ce doux ris, pour ce baiser tout plein
    D'ambre et de musc, baiser d'une Déesse.

    Je veux mourir pour cette blonde tresse,
    Pour l'embonpoint de ce trop chaste sein,
    Pour la rigueur de cette douce main,
    Qui tout d'un coup me guérit et me blesse.

    Je veux...

  • Pourquoi, comme une jeune Poutre,
    De travers guignes-tu vers moi ?
    Pourquoi, farouche, fuis-tu outre,
    Quand je veux approcher de toi ?

    Tu ne veux pas que l'on te touche,
    Mais si je t'avais sous ma main,
    Assure-toi que dans la bouche
    Bientôt je t'aurais mis le frein.

    Puis, te voltant à toute bride,
    Soudain je te ferais au cours,
    Et...

  • Chanson

    Ma maîtresse est toute angelette,
    Toute belle fleur nouvelette,
    Toute mon gracieux accueil,
    Toute ma petite brunette,
    Toute ma douce mignonnette,
    Toute mon coeur, toute mon oeil.

    Toute ma grâce et ma Charite,
    Toute belle perle d'élite,
    Toute doux parfum indien,
    Toute douce odeur d'Assyrie,
    Toute ma douce tromperie,...

  • Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi,
    Haleine contre haleine, échauffe-moi la vie,
    Mille et mille baisers donne-moi je te prie,
    Amour veut tout sans nombre, amour n'a point de loi.

    Baise et rebaise-moi ; belle bouche pourquoi
    Te gardes-tu là-bas, quand tu seras blêmie,
    A baiser (de Pluton ou la femme ou l'amie),
    N'ayant plus ni couleur, ni rien...