Un enfant élevé dans un pauvre village
Revint chez ses parents, et fut surpris d'y voir
Un miroir.
D'abord il aima son image ;
Et puis, par un travers bien digne d'un enfant,...
Mère ! faut-il donner quand le pauvre est bien laid ?
Qu’il ne fait pas sa barbe et qu’elle est toute noire,
Et qu’il ne dit pas s’il vous plaît !
Faut-il donner ?
— Enfant ! tu n’as pas de mémoire :
Le pauvre qui demande est l’envoyé de Dieu ;
Qu’importe s’il a fait sa barbe et sa parure ;
Il est beau du malheur écrit sur sa figure,...
Un astre luit au ciel et dans l’eau se reflète.
Un homme qui passait dit à l’enfant-poète :
« Toi qui rêves avec des roses dans les mains
Et qui chantes, docile au hasard des chemins,
Tes vains bonheurs et ta chimérique souffrance,
Dis, entre nous et toi quelle est la différence ?
— Voici, répond l’enfant. Levez la tête un peu ;
Voyez-vous...
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- À mon jeune ami Paul B***
- À mon jeune ami Paul B***
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Autrefois dans Bagdad, la ville des merveilles,
Grandissait Abdallah, fils du cheik El-Modi,
Que les derviches et les vieilles,
Dont ses propos moqueurs échauffaient les oreilles,
Nommaient dans leur colère Abdallah le...
Ma mère, je suis las, et le jour va finir :
Sur ton sein bien-aimé laisse-moi m’endormir.
Mais cache-moi tes pleurs, cache-moi tes alarmes :
Tristes sont tes soupirs, brûlantes sont tes larmes.
J’ai froid. Autour de nous regarde : tout est noir ;
Mais lorsque je m’endors, c’est un bonheur de voir
L’ange au front rayonnant qui devant moi se lève,...
Chez celles dont l’amour est une orange sèche
Qui garde un vieux parfum sans le nectar vermeil,
J’ai cherché l’Infini qui fait que l’homme pèche,
Et n’ai trouvé qu’un Gouffre ennemi du sommeil.
— L’Infini, rêve fier qui berce dans sa houle
Les astres et les cœurs ainsi qu’un sable fin !
— Un Gouffre, hérissé d’âpres ronces, où roule
Un fétide torrent...
Les hommes ont la force, et tout devant eux croule ;
Ils sont le peuple, ils sont l'armée, ils sont la foule ;
Ils ont aux yeux la flamme, ils ont au poing le fer ;
Ils font les dieux ; ils sont les dieux ; ils sont l'enfer ;
Ils sont l'ombre et la guerre ; on les entend bruire,
Rugir et triompher ; ils peuvent tout détruire,
Et, plus hauts et plus...
Comme elle avait la résille,
D'abord la rime hésita.
Ce devait être Inésille... —
Mais non, c'était Pepita.
Seize ans. Belle et grande fille... —
(Ici la rime insista :
Rimeur, c'était Inésille.
Rime, c'était Pepita.)
Pepita... — Je me rappelle !
Oh ! le doux passé vainqueur,
Tout le passé, pêle-mêle
Revient à flots...
Çûrya fait resplendir et fumer les rivages.
Avec les jeunes paons et les chèvres sauvages,
Se joue au bord de l’eau Kriçhna, l’enfant divin.
Là-bas, roulant son ombre aux pentes du ravin,
Dans une brume vague où l’aspect se déforme,
L’escarpement confus d’une montagne énorme
Porte le Bhandîra qui semble une forêt ;
Et le mont si hautain se dresse qu’...
Oh ! si tu pouvais, comme la sirène,
Emporter mon cœur dans le fond des eaux,
Dans un clair palais, où tu serais reine,
Dans un palais clair tout rempli d’oiseaux,
Où près des bassins faits de porcelaine,
Pleins de nénuphars et de longs roseaux,
Je m’endormirais en ta chère haleine,
Sentant sur mon cœur la fraîcheur des eaux.
Oh ! si tu pouvais...