Où la province
S’attable, au jour le jour, et boit,
Le bourgmestre est prince,
Mais le brasseur est roi.
Et la chaleur s’active, et les brassins fermentent ;...
Non, « bistro » n’est pas une injure.
Et pour en décider tout court,
Je n’ai pas besoin, je te jure,
De réfléchir pendant huit jours.
En se servant de ce vocable,
Ô cabaretier ! crois-le bien,
Notre auteur était incapable
De vouloir te blesser en rien.
Du Panthéon jusqu’à Courcelles,
Bistro prévaut chez nos poilus ;
Et Monsieur...
Je dormais dans le flanc massif de la montagne…
Ses tiédeurs m’enivraient. Auprès de mon sommeil
Sourdait l’ardent effort des fleurs vers le soleil.
Nul ne troublait la paix large de la montagne.
Je dormais. Je semblais un astre dans la nuit,...
Or, une fois mort, un compère
Digne du séjour des maudits,
S’en alla frapper au contraire
À la porte du Paradis.
Comme le bonhomme Saint Pierre
Ne voulait rien de lui savoir :
« Mon vieux, dit-il, c’est Dieu le Père
Et non pas toi que je veux voir.
— Espère-moi donc, dit l’apôtre,
Un...
C’est la pluie, comme un frais pardon,
Sur la route qui poudroie au soleil,
Et parmi les jardins de ce printemps vermeil,
C’est le tintement clair des gouttes qui font
Des ronds dans l’eau glauque des citernes.
Sur les collines les nuages roses cernent
Amoureusement le léger horizon
Comme des lèvres humides d’anges.
Et le passant chante...
La France est un pays charmant.
Et tu le dis excellemment
Dans ta chronique, ô Debusschère !
Étant, au suprême degré,
Le pays cent fois consacré
Du vin et de la bonne chère.
Certe, on peut aller n’importe où,
En France, il n’est si petit trou,
Dans un coin perdu de province,
Qui n’ait sa spécialité,
Son mets favori, réputé,
...
Là bas peut-être les manèges
Peut-être les chevaux de bois
Volent, duvet, flocons de neige
Tombe l’hiver, vide de toi.
Enraidis sous le champ de foire
Le boulingrin, la terre ont froid ;
Rien n’y ravive la mémoire
Des lieux de notre unique émoi.
Le cirque assombrit ses lumières ;
Au ciel l’Hercule ôte ses poids ;
Les bons ours...
Ces roses sont d’un rose étourdissant,
N’est-il pas vrai, ma reine délicate ?
Et je crois bien que le lyrisme éclate
En ces œillets éclaboussés de sang.
Quoi d’opulent ainsi que ces stramoines ?
Et ces glaïeuls pour moi n’ont pas de prix :
Dans quelle aurore ont-ils été surpris ?
Quel incendie...
Vous êtes par trop rigolos,
Australiens immenses !
Mettez bien dans vos ciboulots
Où règnent les démences,
Qu’il n’est d’autre vin bourguignon
...
La rue énorme et ses maisons quadrangulaires
Bordent la foule et l’endiguent de leur granit
Œillé de fenêtres et de porches, où luit
L’adieu, dans les carreaux, des soirs auréolaires.
Comme un torse de pierre et de métal debout,
Avec, en son mystère immonde,
Le cœur battant et haletant du monde,
Le monument de l’or, dans les...