Boulingrin

Là bas peut-être les manèges
Peut-être les chevaux de bois
Volent, duvet, flocons de neige
Tombe l’hiver, vide de toi.

Enraidis sous le champ de foire
Le boulingrin, la terre ont froid ;

Rien n’y ravive la mémoire
Des lieux de notre unique émoi.

Le cirque assombrit ses lumières ;
Au ciel l’Hercule ôte ses poids ;

Les bons ours ont clos la paupière
Dans leur carton sur d'autres fois,

Où scintilleront dans la gloire
Des cintres dansants d'autrefois
Les mots des aimés et l’histoire
Qui vécut entre toi et moi.

Collection: 
1923

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Là bas peut-être les manèges
Peut-être les chevaux de bois
Volent, duvet, flocons de neige
Tombe l’hiver, vide de toi.

Enraidis sous le champ de foire
Le boulingrin, la terre ont froid ;

Rien n’y ravive la mémoire
Des lieux de notre unique émoi.

...

Frileuse enfant de la froide Aude
Azur... Azur...
Un jour futur
Viendra te reprendre.

                              En maraude
La mort — doucement — la mort rôde.

Aime mais bois
À mes abois,

J’ai faim des frimas de mon Aude.